Épisode 8 : « La joyeuse troupe de Peppino«
Marco s’es
Il me semble que tout l’art de Takahata et Miyazaki peut être compris à l’aune de cet épisode. Que ce soit dans la mise en place d’un espace scénographique crédible, dans la représentation subtile de la psychologie – simple mais jamais simpliste – des personnages principaux ou dans la manière, tout aussi subtile et intelligente, de nouer leurs relations.
Ici, Marco passe par tout une gamme de sentiments contradictoires qui ne font que renforcer la détermination extraordinaire dont le spectateur aura à le créditer ultérieurement.
Fiorina garde une attitude distante à l’égard de Marco, même dans la séquence finale. Leur amitié sera forte mais pas sans difficultés.
La scène où Marco pense pouvoir utiliser son petit singe pour avertir son patron est un pied de nez aux facilités habituelles des créateurs de dessins animés pour enfants du recours à l’animal anthropomorphisé. Sa tentative va échouer, il ne s’attardera même pas sur cet échec, Amedeo jouera son rôle de faire-valoir autrement. Il reste et restera – nous sommes prévenus – un animal mué par son instinct. Marco ne pourra pas attendre du lui autre chose qu’une compagnie.
Analyse de plan
Comme on l’a vu dans l’épisode précédent, afin d’enrichir sa mise en scène, Hayao Miyazaki a souvent recours à des procédés audacieux qui relèvent souvent du pur effet de zèle, bien que toujours pertinents, rien n’étant laissé au hasard dans la production d’un film d’animation. Parmi ses procédés favoris pour souligner l’inquiétude d’un personnage, l’effet de loupe revient régulièrement dans ses réalisations. Sur-cadre, lorgnette, reflets dans un miroir, comme dans le plan cité ci-dessous, extrait de Mon voisin Totoro (1988).
Maquette de plan (layout) dessinée par Hayao Miyazaki et plan final
Crédits images : Haha wo tazunete sanzenri ©Nippon Animation Co Ltd. 1976
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