
Mine de rien, cette année je célèbre le 30e anniversaire d’anima, la structure que j’ai fondée et dont les activités publiques ont démarré le 28 octobre 1995 et se poursuivent donc trois décennies plus tard.
En 2015, j’ai marqué les 20 ans en résumant à gros traits le spectre des actions dédiées à la création animée menées par anima, entre ses cinq premières années sous statut associatif et les quinze années suivantes en tant qu’entreprise indépendante, active en France et au-delà.
A la veille de la « Journée internationale du cinéma d’animation » (inaugurée en 2002), je complète ce petit bilan rétrospectif qui témoigne en creux de l’évolution de la perception générale de la création d’images et de sons en France (hors microcosme parisien autocentré, j’entends) et sans doute aussi de l’érosion de la motivation des passeurs de culture qui s’épuisent à défendre sur le terrain des causes nobles mais de plus en plus désespérées.

Durant les dix dernières années, dans le cadre de mon engagement en faveur de la création animée, je me suis recentré sur ma région :
Normandie Animation
J’ai fondé ce groupe représentatif des professionnel·le·s de la création animée en 2015, sous le nom de « Rétine ». Ils étaient cinq autour de moi.
De 2018 à 2022, j’ai présidé et coordonné les actions de ce réseau professionnel, rebaptisé « Normandie Animation« . Lequel compte plus de 60 adhérent·e·s actuellement.
En 2022, j’ai laissé à d’autres le soin de poursuivre ce « sale boulot » (médiation, « prosélytisme », représentation auprès des pouvoirs publics, plaidoyer, animation du réseau) très chronophage et entièrement bénévole, pour me consacrer à des activités plus propices à mon bien-être.
Dans le cadre de mes actions au sein de Normandie Animation, j’ai notamment continué de développer un fonds documentaire dédié au cinéma d’animation au sein de la bibliothèque spécialisée mais publique de l’école supérieure d’arts et médias de Caen. Une initiative, là encore bénévole, démarrée en 2006.

Normandie Images
En 2015, j’ai été élu au conseil d’administration de l’agence régionale pour le cinéma et l’audiovisuel, « Maison de l’image » de Basse-Normandie.
J’y ai notamment créé et animé un collège-passerelle de professionnels de l’animation, des VFX, des jeux vidéos et de l’éducation aux images, médias et usages numériques.
J’ai été membre du bureau de cette agence lors de la fusion des deux Normandie pour organiser la réunion des deux agences normandes en une seule, baptisée « Normandie Images« .
En 2018, j’ai été élu au conseil d’administration de Normandie Images où j’ai siégé jusqu’en 2021. J’en ai démissionné en protestation contre le positionnement de son équipe dirigeante, de sa présidence et de sa tutelle, en défaveur de la structuration d’une industrie transversale de l’imagerie en Normandie. Cet immobilisme désolant de l’institution demeure inchangée en 2025.
En qualité de membre du CA de Normandie Images, j’ai participé, en tant qu’observateur, à la plupart de ses commissions de soutien. Cette expérience fut très très instructive quant aux racines du problème.

Promotion des films en public
Indéfectiblement mais à un rythme beaucoup moins soutenu que par le passé, j’ai continué (et continue toujours) ma collaboration avec le cinéma Le Café des Images (Caen) pour promouvoir le cinéma d’animation internationale, exigeant et innovant. J’ai aussi beaucoup tourné dans le réseau des cinémas indépendants normands pour le compte de MaCaO 7e art.
Une grande partie de mes interventions en salles de cinéma depuis 1996 est inventoriée ici.
Pour de nombreuses raisons (propositions moins intéressantes, budgets culturels en baisse drastique, prestations moins valorisées, …), j’ai radicalement levé le pied sur les actions trop éloignées de chez moi
J’ai aussi accompagné une superbe exposition organisée autour de la cinéaste suédoise Niki Lindroth von Bahr, pour le compte du formidable outil culturel qu’est la médiathèque Alexis de Tocqueville à Caen.

Éducation aux images et médias
Entre 2015 et 2020, mes conférences et exposés pédagogiques pour les dispositifs d’éducation à l’image se sont démultipliées de manière déraisonnable.
Le COVID a mis un coup de frein à cet emballement en partie dû au fait que nous sommes de moins en moins nombreux à accepter d’intervenir en faveur de cette grande-cause déconsidérée (car quasi-ignorée du grand public) pour des tarifs de plus en plus décorrélés de la réalité du travail fourni, avant, pendant et après chaque session de formation pour les enseignants.
Durant toute l’année 2015, j’ai réalisé seul un important travail de conception-rédaction-mise en forme de contenus pédagogiques multimédias consacrés à trois longs métrage d’Isao Takahata et Hayao Miyzaki pour le compte de l’académie de Rouen.
Toutes mes interventions dans le contexte éducatif sont inventoriées ici.

Enseignement en école d’animation
En 2018-2019, au titre de ma présidence de Normandie Animation, j’ai participé au comité de pilotage de la première et unique école d’animation de Normandie, Lanimea.
Je conseille toujours sa direction quand elle me sollicite et je continue de soutenir cette initiative associative, courageuse et fragile dans un écosystème de l’enseignement privé, menacé d’implosion.
En 2023, j’ai développé avec deux collègues un cursus de cours pour l’université de Rouen, « Valorisation numérique des patrimoines » (un autre de mes domaines d’expertise lié en partie à la création animée). L’université nous a lâchés une semaine avant le début des cours.
Fin 2023, j’ai donné une série de cours au sein de l’école Brassart de Caen, sur trois thématiques distinctes : « histoire, techniques et enjeux de la création animée », « réalité et évolution du pipeline de production 3D », « mise en scène de l’animation (layout) ».

Écriture et développement d’une série animée pour ados-adultes
Entre 2020 et 2025, j’ai réalisé mes premiers travaux officiels de scénaristes sur une série animée pour ados-adultes au sujet historique inflammable (pourquoi faire simple …). Jusqu’à un certain point, j’ai vraiment kiffé ce nouveau défi.
J’ai cessé la collaboration avec mon producteur et un coréalisateur pour divergences artistiques profondes. Ce projet d’adaptation, déjà tenté deux fois avant nous, semble maudit et j’ai ma petite idée pourquoi. Quoi qu’il en soit, je poursuis dans cette voie, sur d’autres projets.

En 2025…
Deux initiatives importantes m’occupent depuis le début de cette année. La première me ramène à la médiation interprofessionnelle. La seconde m’entraîne sur le terrain du serious game immersif de valorisation de patrimoines matériels et immatériels.

Et « Desseins animés » alors !
Ah oui, j’allais oublié le présent blog-ressource ! Lancé en 2011 pour aider mon travail de veille quotidienne dédiée à la création animée, « Desseins animés » – média totalement indépendant – a pris une tout autre envergure à la fin de l’année 2014, m’obligeant à éditorialiser un peu plus chacune de mes publications. A ce jour, DeA compte environ 2 700 publications, de la simple mention d’une œuvre repérée à des articles de fond documentés et illustrés. Son audience est internationale en dépit de sa rédaction presque exclusivement francophone. Une majorité de professionnel·le·s et de futur·e·s professionnel·le·s des industries culturelles et de l’enseignement en compose le lectorat identifié. On me fait régulièrement savoir que, malgré (ou grâce à ??) sa tonalité souvent critique, ironique, railleuse voire râleuse, DeA a acquis avec l’âge un caractère prescripteur à bien des égards.
Vous m’en voyez ravi pour toutes celles et ceux à qui cela peut être utile.

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