Intéressant à plus d’un titre, ce nouveau « tract » vidéo produit par le collectif de professionnels « Touche pas à ma VF ! » parodie l’esthétique des dessins animés limités (de Jay Ward, notamment) de la télévision étasunienne des années 1950-60 pour alerter les publics et les pouvoirs publics quant à l’urgence de légiférer sérieusement sur l’utilisation des outils d’intelligence artificielle générative (IAG) dans l’industrie de l’imagerie.
Parallèlement, je m’étonne chaque jour un peu plus que l’arrivée tonitruante de l’IAG au sein des chaînes de production ne suscite pas plus d’hostilité et d’effusions populaires, en particulier de la part des futur.e.s professionnel.le.s (actuel.le.s et futur.e.s étudiant.e.s spécialisé.es dans l’imagerie). Étonnement d’autant plus marqué que cette même génération d’individus se dit la plus concernée par les enjeux liés aux questions environnementales.
Aussi, en visionnant attentivement ce clip plus rigolo que mobilisateur, dans lequel l’argument pourtant déterminant de l’aberration écologique que représente le recours massifié aux IAG (lequel ruine en quelques clics et quelques secondes la somme de tous les petits efforts accomplis quotidiennement pendant une seule année par les terriens pour tenter d’essayer de s’efforcer de se hasarder à réduire leur empreinte carbone) est totalement absent, je crains fort que cet angle d’attaque militant demeure parfaitement inopérant.
Cela dit, comment une industrie qui contribue très largement et depuis toujours à la surconsommation de jouets en plastoc, de malbouffe, d’imaginaires stéréotypés, de flux de données numériques, pourrait-elle remettre en question sa propre nature et ainsi être crédible dans sa critique des IAG ?
Vidéo animée visible ici.
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