Si j’avais du temps à perdre, je m’interrogerais – et probablement philosopherais-je aussi – sur les raisons de ma préférence croissante pour les formes d’animation non-narratives et non-linéaires. Je conviendrais certainement avec moi-même, après des heures et des heures de débats épuisants, que la plupart des films d’animation que je visionne en quantité industrielle me gonflent sérieusement par leur vacuité artistique bien mal cachée derrière quelque effet pyrotechnique plus ou moins innovant, quelque univers esthétique originale, quelque idée conceptuelle ou quelque enchaînement de mouvements inédits.
Or, je n’ai pas ce loisir de divaguer sur des questions finalement sans grand intérêt. Aussi, me contenterai-je, une fois n’est pas coutume, de référencer ici, avec une économie d’argument qui atteste de l’heure tardive à laquelle je poste ce billet, le travail d’un artiste qui a choisi le mouvement perpétuel pour magnifier ses talents graphiques, en l’occurrence celui de Nicolas Fong (ancien étudiant de La Cambre et accessoirement animateur sur Le Tableau de Jean-François Laguionie, c’est dit), que je situerai bien volontiers entre celui d’Andreas Hikade et de Masanobu Hiraoka (renseignez-vous si vous ne les connaissez pas).
Ses illustrations « carnalistiques » immobiles valent aussi le détour.
> le Tumblr de Nicolas Fong