Alors oui, CUT ! pourrait bien être un énième collectif militant, une énième opération de com’ désespérée, une énième occasion pour de nombreux signataires de flatter leur ego, de se donner bonne conscience ou de s’engager sincèrement. Quoi qu’il en soit,, cette initiative lancée aujourd’hui, en plein raout bling-bling cannois, est peut-être la première véritable mobilisation corporatiste et volontariste de cette envergure médiatico-économico-culturelle qui se constitue de cette manière pour agir contre l’inertie de l’industrie de la production cinématographique et audiovisuelle en matière de transition écologique.
Mais quid de la production d’images graphiques (animation, jeux vidéos, VFX) dans tout ça ? N’est-elle pas beaucoup plus polluante et énergivore que les autres ?
Est-elle seulement capable – sans s’amputer de ses membres vitaux – de décarboner ses activités à 80% ?
Cette filière n’est-elle pas condamnée à se réinventer fondamentalement pour ne pas disparaître, c’est-à-dire à réduire sa voilure de production, à se disloquer en petites unités à l’impact environnemental soutenable et décentralisées des grands pôles urbains, à s’affranchir de son hyper-dépendance aux technologies numériques ?
J’ai bien conscience que soulever ces questions revient à vous présenter l’Everest.