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Éclairage (de décors, de personnages et de mise en scène)

L’éclairage d’un film d’animation est un vaste sujet, complexe et en constante évolution, compte tenu de la prédominance des environnements virtuels, modélisés et/ou composités, dans la plupart des tournages de films et  autres contenus audio-visuels-interactifs (comme le métaverse, par exemple).

Pour résumer, on peut toutefois distinguer l’éclairage d’un plateau d’animation de volumes (stop motion), très proche de l’éclairage d’un plateau de tournage de vues en continu (avec acteurs). Cette tâche relève de la « direction de photographie », c’est-à-dire au savoir-faire qui consiste à positionner, manipuler, maintenir cohérente les lumières des environnements filmés.
La directrice ou le directeur de photographie intervient aussi de plus en plus en aval, lors de la phase de post-production, au cours de laquelle il est possible de corriger numériquement l’éclairage des scènes tournées.
Avec la propagation des tournages « temps réel » (acteurs filmés sur fond vert et incrustation instantanée d’éléments numérisés), l’éclairage de plateau s’hybride et requiert des compétences traditionnelles autant qu’une bonne connaissance de l’éclairage virtuel.

L’éclairage de scène 3D ou de scène virtuelle (lighting) passe intégralement par l’usage d’outils logiciels toujours plus efficients. Il n’en demeure pas moins qu’un lighting artist disposant du savoir et des compétences de direction de photographie sera plus à l’aise et plus créatif avec le langage subtil de la lumière appliqué au contexte de la mise en scène de récit.

Interface d’un logiciel-type d’éclairage virtuel

 

Effets spéciaux / visual effects (VFX)

Cette formule générique englobe l’ensemble des trucages visuels et sonores susceptibles d’intervenir dans la fabrication d’un contenu audiovisuel. Spontanément associés au domaine du cinéma, où ils sont nés, les effets spéciaux sont désormais omniprésents dans la plupart des registres de l’imagerie.
On oublie un peu vite aujourd’hui, à l’ère du tout numérique, que les effets spéciaux intègrent aussi le maquillage traditionnel, les cascades physiques, les effets pyrotechniques, la robotique (marionnettes « animatroniques »), les bruitages et bien d’autres formes de trucages relevant du bricolage à la portée de tous (l’essence même des effets spéciaux). Revoyez Be Kind, Rewind de Michel Gondry, véritable déclaration d’amour à l’inventivité visuelle du trucage de cinéma.

Pour faire simple, on convoquera ici les compétences du « VFX artiste » (créatif et/ou technicien), œuvrant aussi bien dans l’industrie du cinéma, de l’audiovisuel, des jeux vidéos, de la communication. Des compétences principalement inhérentes à la fabrication et à l’animation d’images de synthèses en trois dimensions : modélisation 3D (notamment d’effets atmosphériques, de particules), texturage et éclairage virtuels, compositing, programmation informatique, …

 

Effets Visuels Numériques

Cette appellation encore plus générique (qu’est-ce qui n’est pas « effet visuel numérique » aujourd’hui ?!) désigne l’ensemble des modes de création assistés par ordinateur permettant le trucage d’une image, fixe ou en mouvement.
Parmi les applications courantes d’effets visuels numériques, on trouve la retouche photographique, le graphisme animé (motion design), le trucage de séquences cinématographiques, la simulation d’environnements en images de synthèse, l’élaboration d’environnements virtuels immersifs (réalités étendues/XR), la reconstitution à partir d’éléments de sources hétérogènes (compositing), la capture de mouvements, l’imagerie scientifique de simulation et d’assistance, etc.

La véritable révolution en cours dans le domaine des effets visuels numériques est l’usage de plus en plus efficient (rapide, réactif, invisible à l’œil humain) à l’intelligence artificielle.
Pour comprendre où peut nous mener – au meilleur comme au pire – cette technologie encore balbutiante, s’intéresser, par exemple, au phénomène « deepfake« .


Célèbre, spectaculaire et inquiétant exemple de deepfake : modélisation d’un double photoréaliste de Barack Obama permettant de manipuler l’expression de son visage pour lui faire dire, grâce à un acteur-imitateur, n’importe quel discours de manière parfaitement convaincante.
Que se passera-t-il lorsque les ordinateurs seront capables de réaliser ce type de trucage seuls et/ou selon des algorithmes « malveillants » ?

 

Exploitation (cinématographique)

Pan à part entière de l’industrie du cinéma, l’exploitation cinématographie est un domaine commercial qui consiste à gérer une salle (ou un complexe de salles) de cinéma afin de présenter aux publics les films distribués sur le marché. En lien étroit avec les distributeurs de films, l’exploitant.e organise et planifie (« programme ») les projections tout au long de l’année, gère les personnels de son établissement, les intervenants extérieurs, le bon accueil des publics, jeunes et moins jeunes.

L’exploitation cinématographique est soumise à une très forte concurrence. Beaucoup de films sortent chaque semaine. Leur durée de vie en salle est courte et précaire.
Chaque distributeur voulant la meilleure visibilité pour les œuvres qu’il défend, les pressions sont légions, au dépens des films plus difficiles d’accès ou avec moins de moyens de distribution.
Le distributeur d’un gros blockbuster hollywoodien quasi-garant d’une forte audience pour la salle de cinéma exigera de l’exploitant qu’il accorde un maximum de séances à son film. Le nombre de créneaux sur une semaine n’étant pas extensibles, charge à l’exploitant, s’il veut proposer une offre diversifiée et qualitative, de savoir (pouvoir) résister à de telles pressions.
En France, différents labels (octroyant des subventions publiques) sont accordés aux exploitants pour qu’ils puissent maintenir une programmation variée, ouverte aux œuvres moins rentables.
L’offre la plus riche artistiquement est proposée par les cinémas disposant du label « art et essai ».

 

 

 

 

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