14 décembre 2022
école supérieur des arts et médias [Caen – 14]
Exposé pédagogique – Préparation, présentation
A l’occasion de cette intervention, commandée par le dispositif “École & Cinéma” dans le Calvados, je me suis évertué à quelque peu dépoussiérer le regard critique que nous pouvons porter aujourd’hui, 24 années après sa sortie, sur le premier long métrage de Michel Ocelot.
Premier constat qui saute aux yeux, le film vieillit très bien. Et probablement mieux que tous les autres films réalisés après Kirikou par le cinéaste français. L’obsolescence rapide des images de synthèse, l’exploitation commerciale des franchises “Kirikou” et “Princes et princesses” jusqu’à épuisement des recettes et lassitudes des publics adultes (contrairement aux publics enfants auprès desquels les œuvres d’Ocelot continuent de faire mouche,n et c’est bien là l’essentiel après tout), font de ce petit miracle de fraîcheur un chef d’œuvre.
De plus, l’exploration pédagogique du film permet en 2022 de déplorer la persistence des tabous de la production animée – française en particulier – en matière de représentation de la diversité, de la nudité, de la négritude et de l’africanité, de la violence frontale, tout en révélant le féminisme latent d’un récit qui pourrait bien être finalement celui de la construction et de la déconstruction de la figure universelle de la “sorcière”, mêlé à une fable politique à peine déguisée prophétisant les vérités alternatives, le contrôle des consciences, le consentement à la société de la surveillance.
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