Crédits photographiques : Jean-Christophe Perrier (1998)
Cinéaste français (1924 – 2013)
Filmographie
Peintre et illustrateur français, Frédérick Back quitte son pays natal en 1948 pour rejoindre au Québec la jolie infirmière qui deviendra son épouse.
Il entre à la société Radio-Canada en 1952 où il conçoit des décors et maquettes pour des émissions historiques télévisées.
Il réalisera au sein de cette société publique tous ses films, sous la houlette du producteur Hubert Tison, concevant scénario, design graphique, animation et mise en scène.
Abracadabra (1970)
Inon ou la conquête du feu (1971)
La création des oiseaux (1973)
Illusion (1974)
Taratata la parade (1977)
Tout rien (1978)
L’oiseau de feu (1979)
Crac ! (1981)
L’homme qui plantait des arbres (1987)
Le fleuve aux grandes eaux (1993)
Séquences animées du documentaire de Jean Lemire :
Mémoires de la terre (2002)
Illustrations pour le film d’Eric Canuel :
Le survenant (2005)
> le site de la fondation “Agir ensemble” créée par Frédérick Back
> l’allocution de Frédérick Back lors de l’inauguration de l’exposition rétrospective de Tôkyô
Un court entretien enregistré quelques mois avant son décès :
C’est vous dire…
J’ai rencontré Frédéric et Ghislaine Back dans des circonstances assez improbables.
En 1998, je rédigeais, depuis Caen, depuis un an environ, des articles pour le seul magazine français (et parisien) spécialisé dans le cinéma d’animation, Animeland. La ligne éditoriale du journal était majoritairement dédiée à l’animation et aux bandes dessinées japonaises. Cependant, son rédacteur en chef, Yvan West Lawrence me faisait suffisamment confiance pour m’accorder parfois jusqu’à plusieurs pages d’un même numéro pour évoquer l’animation tchèque, britannique, australienne et d’autres sujets concernant (je cite son expression) “l’animation avec un grand A”.
Un jour, Yvan m’a appelé un peu embêté pour me demander si par hasard je serais “intéressé pour représenter Animeland en qualité de membre du jury du Festival du film d’animation pour la jeunesse de Bourg-en-Bresse, dont l’invité cette année est Frédéric Back, parce que, vois-tu, personne ici n’est disponible pour y aller.”
Jusqu’à mon arrivée dans l’Ain quelques mois plus tard, j’avoue que j’ai cru à un canular qu’on me dévoilerait la veille du départ.
Trois jours d’octobre durant, dans le contexte de ce festival très confidentiel mais à l’accueil néanmoins chaleureux et haut-de-gamme, j’ai pu discuter de tout et de rien ;) avec le maître discret et son épouse beaucoup plus volubile. Le dessinateur-cinéaste transportait en permanence avec lui un portfolio rempli de dessins originaux résumant sa carrière, de l’école des Beaux-Arts de Rennes sous l’égide de Mathurin Méheut jusqu’au Fleuve aux grandes eaux, son dernier film en date. Il baladait aussi sur lui une cassette VHS du court métrage d’Alexander Petrov, Le rêve d’un homme ridicule, sur lequel il ne tarissait pas d’éloges.
Le deuxième jour, Frédéric Back m’a accordé un très long entretien sonore. Ce dernier fut diffusé en grande partie dans mon émission radiophonique hebdomadaire et publié dans Animeland un an plus tard.
Bien qu’invité d’honneur, Frédéric Back avait décliné modestement la présidence du jury – peu enclin, disait-il, à juger les films des autres – et délégué ce rôle à son épouse. Sous l’autorité joviale de cette dernière, nous avons notamment récompensé l’excellent Famous Fred de Joanna Quinn, La nounou de Garri Bardine et Le cyclope de la mer de Philippe Jullien.
A la fin du festival, M. Back m’a gentiment proposé de passer le voir lors d’une éventuel visite au Québec. Je n’en ai jamais eu l’occasion.
Mais depuis, je plante des arbres partout où je le peux. J’ai dessiné deux yeux et un sourire sur le dossier de la petite chaise berçante de mon enfance, sur laquelle mes progénitures ont basculé joyeusement avant de savoir parler et que je préserve pour leurs enfants.
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