« Nouvelle frontière » du film d’animation DIY, l’art du GIF en mouvement a franchi un important palier sous le stylet de l’illustrateur australien Paul Robertson. Lorsqu’il ne verse pas dans le pictogramme bouclé tout droit sorti d’un jeu en ligne, le jeune artiste crée des images saturées de motifs clignotants empruntés à l’univers kawai (mignon) de la pop culture japonaise. La complexité de ses enchevêtrements multicolores aux animations gigognes me semble pourtant s’inscrire dans la droite, et néanmoins lointaine, lignée du Tango de Zbigniew Rybczynski. Dépassant la seule accumulation de références, il s’agit bel et bien d’une critique décalée de la peur du vide caractéristique des contenus numériques qui inondent le web. Une sorte d’anti-épure dont la vertu première serait d’amener à l’indigestion de pixels.