Crédit photographique : JC Perrier / Koganei – 2009
高畑 勲
Cinéaste japonais (1935 – 2018)
Filmographie
Titre original en idéogrammes et rômaji (Traduction du titre / Titre français lors de sa diffusion TV ou exploitation en salles)
Type Format / Durée Date de sortie ou de diffusion Producteur
Fonction(s)
• 1èrepartie : période Tôei Animation (1961 – 1971)
Isao Takahata entre au studio Toei Animation en 1959.
安寿と厨子王丸
Anju to Zushiô-maru (Anju et Zushiô-maru)
Long métrage 1h 23’ 17/07/1961 Tôei Animation
Assistant mise en scène
たのしい文明史 鉄ものがたり
Tanoshii Bunmeishi Tetsu monogatari (L’histoire de Tetsu)
Court-métrage 23’ 22/04/1962 Tôei Animation
Assistant mise en scène, suivi de production
わんぱく王子の大蛇退治
Wanpaku no orochi-taiji (Comment le prince-garnement vînt à bout d’Orochi, le dragon octocéphale)
Long métrage 1h 25’ 24/03/1963 Tôei Animation
Assistant directeur
暗黒街最大の決闘
Ankokugai saidai no settô (Le grand duel du quartier des ténèbres)
Fiction vues réelles … 13/07/1963 Tôei
Assistant réalisateur
狼少年ケン
Ôkami shônen Ken (Ken, l’enfant loup)
Série TV 86 x 26’ 25/11//63>16/08/1965 Tôei Animation
Mise en scène (#6 – pilote, 14, 19, 24, 32, 38, 45, 51, 58, 66, 72, 80)
ハッスルパンチ
Hassuru Panchi (Hussle Punch)
Série TV 26 x 26’ 01/11/1965 > 25/04/1966 Tôei Animation
Mise en scène du générique de début
太陽の王子 ホルスの大冒険
Taiyô no ôji Horusu no daibôken (Les aventures de Hols, Prince du soleil)
Long métrage 1h 22’ 21/07/1968 Tôei Animation
Mise en scène
ひみつのアッコちゃん
Himitsu no Akko-chan (Le secret de la petite Akko)
Série TV 94 x 26’ 09/01/1969 > 26/10/1970 Tôei Animation
Assistant mise en scène
ゲゲゲの鬼太郎
Gegege no Kitarô (Kitarô Gegege)
Série TV 65 x 26’ 03/01/1968 > 26/10/1970 Tôei Animation
Mise en scène (#62)
もーれつア太郎
Môretsu Atarô (L’impétueux Atarô)
Série TV 90 x 26’ 02/04/1969 > 25/12/1970 Tôei Animation
Mise en scène (#10, 14, 36, 44, 51, 59, 71, 77, 90)
新ゲゲゲの鬼太郎
Gegege no Kitarô – shin (Kitarô Gegege – nouvelle série)
Série TV 45 x 26’ 07/10/1971 > 28/09/1972 Tôei Animation
Mise en scène (#5), mise en scène des génériques de début et fin
アパッチ野球軍
Apache yakyûgun (L’équipe de baseball Apache)
Série TV 26 x 26’ 06/10/1971 > 29/03/1972 Tôei Animation
Mise en scène (#2, 12, 17)
• 2ndepartie : période A Production (1971 – 1974)
Accompagné d’Hayao Miyazaki, Isao Takahata rejoint le directeur d’animation Yasuo Ôtsuka, lequel a quitté la Toei deux ans plus tôt pour superviser l’animation de la première série TV adaptée de l’œuvre de Tove Janssen, Moomins et porte le projet d’adapter pour le petit écran le manga de Monkey Punch « Rupan Sansei ». Un pilote prometteur est réaliser en 1969.
長靴下のピッピ
Nagakutsu shita no Pippi (Fifi Brindacier)
Projet TV … 1971 A Production
Directeur (projet abandonné)
ルパン三世
Rupan Sansei (Lupin III – Edgar / première série)
Série TV 23×26’ 24/10/1971 < 26/03/1972 TMS
Retouche de mise en scène (#6, 9, 12), mise en scène (#7, 8, 10, 11, 13 à 26) avec Hayao Miyazaki
赤胴鈴之助
Akadô Suzunosuke
Série TV 52×26’ 05/04/1972 < 28/03/1973 TMS / A Prod.
Réalisateur
パンダ・コパンダ
Panda Kopanda (Panda et Petit Panda)
Moyen métrage 33’ 17/12/1972 TMS
Mise en scène
パンダコパンダ 雨降りサーカスの
Panda Kopanda, amefuri Circus no maki (Panda et Petit Panda, jour de pluie au cirque)
Moyen métrage 38’ 17/03/1973 TMS
Mise en scène
荒野の少年イサム
Kôya no shônen Isamu (Isamu le petit cowboy / Willy Boy)
Série TV 52×26’ 04/04/1973 < 27/03/1974 TMS / A Prod.
Storyboard (# 15, 18), mise en scène (#15)
• 3èmepartie : période Zuiyô/Nippon Animation (1974 – 1979)
アルプスの少女ハイジ
Arupusu no shôjo Heidi (Heïdi, la fillette des Alpes / Heïdi)
Série TV 52×26’ 06/01/1974 < 29/12/1975 Zuiyô Enterprise
Mise en scène
僕のパトラッシュ」―フランダースの犬―
Boku no Patrasche, Flanders no inu (Un chien des Flandres)
Série TV 52×26’ 05/01/1975 < 28/12/1975 Nippon Animation
Storyboard (#15)
母をたずねて三千里
Haha o tazunete sanzenri (3 000 lieues en quête de mère)
Série TV 52×26’ 04/01/1976 < 26/12/1976 Nippon Animation
Réalisateur
アルプスの音楽少女 ネッティのふしぎな物語
Arupusu no ongaku shojô Netty no fushigina monogatari (L’histoire secrète de Netty, la fillette mélomane des Alpes)
Émission TV … 26/06/1977 …
Storyboard, mise en scène des séquences animées
シートン動物記くまの子ジャッキー
Seaton dôbutsuki – Kuma no ko Jacky (L’histoire animalière de Seaton – Jacky l’ourson / Bouba le petit ourson)
Série TV 26×26’ 07/06/1977 < 06/12/1977 Nippon Animation
Storyboard (#5,18)
ペリーヌ物語
Perrine monogatari (L’histoire de Perrine)
Série TV 53×26’ 01/01/1978 < 31/12/1978 Nippon Animation
Storyboard (#3,6)
未来少年コナン
Mirai shônen Conan (Conan, fils du futur)
Série TV 26×26’ 04/04/1978 < 31/10/1978 Nippon Animation
Storyboard (#7, 9, 10, 13, 20), mise en scène (#9, 10)
Série réalisée par Hayao Miyazaki
赤毛のアン
Akage no Ann (Anne aux cheveux roux / Anne des pignons verts)
Série TV 50×26’ 07/01/1979 < 30/12/1979 Nippon Animation
Réalisateur, scénariste
• 4èmepartie : période TMS/pré-Ghibli (1979– 1984)
じゃりン子チエ
Jarinko Chie (Chie la petite peste / Kié la petite peste)
Long métrage 1h51’ 11/04/1981 TMS
Réalisateur, scénariste
じゃりン子チエ
Jarinko Chie (Chie la petite peste)
Série TV 64×26’ 03/10/1981 < 23/03/1983 TMS
Directeur, mélodie du générique de début, storyboard (#2, 6, 11)
セロ弾きのゴーシュ
Cello hiki no Gauche (Gauche le viloncelliste / Gôshu le violoncelliste)
Long métrage 1h03’ 23/01/1982 Ô Production
Réalisateur, scénariste
ニモ
Ritoru Nimo (Little Nemo)
Pilote … 1983 TMS
Travaux préparatoires
風の谷のナウシカ
Kaze no tani no Nausicaä (Nausicaa de la vallée du vent)
Long métrage 1h56’ 11/03/1984 Topcraft
Producteur
Film réalisé par Hayao Miyazaki
• 5èmepartie : période Studio Ghibli (1985–2013)
天空の城ラピュタ
Tenkû no shiro Laputa (Laputa, le château dans le ciel)
Long métrage 2h04’ 02/08/1986 Studio Ghibli
Producteur
Film réalisé par Hayao Miyazaki
柳川堀割物語
Yanagawa horiwari monogatari (Histoire du canal de la Yanagawa)
Documentaire 2h45’ 04/1987 Nibariki
Scénariste, réalisateur
Film produit par Hayao Miyazaki
火垂の墓
Hotaru no haka (Le tombeau des lucioles)
Long métrage 1h30’ 16/04/1988 Studio Ghibli
Auteur, réalisateur, scénariste, parolier du générique
魔女の宅急便
Majô no takkyubin (Le service de livraison de la sorcière / Kiki, la petite sorcière)
Long métrage 1h52’ 27/07/1990 Studio Ghibli
Direction musicale
Film réalisé par Hayao Miyazaki
おもひでぽろぽろ
Omohide poroporo (Souvenirs goutte-à-goutte)
Long métrage 1h58’ 20/07/1991 Studio Ghibli
Scénariste, réalisateur, traduction des paroles du générique de fin
Film produit par Hayao Miyazaki
平成狸合戦ぽんぽこ
Heisei tanuki Pompoko (Pompoko, bataille de tanuki de l’ère Heisei / Pompoko)
Long métrage 1h58’’ 16/07/1994 Studio Ghibli
Auteur, scénariste, réalisateur
となりの山田くん
Tonari no Yamada-kun (Nos voisins les Yamada)
Long métrage 1h45’ 17/07/1999 Studio Ghibli
Scénariste, réalisateur
冬の日
Fuyu no hi (Jours d’hiver)
Court-métrage 60’’ 2003 Imagica Ent. Inc
Scénariste, réalisateur
Segment n°28 du film collectif initié par KAWAMOTO Kihachirô,
segment illustrant le haïku de Bashô « Une nuit d’automne épuise toute une mesure d’eau. »
竹取物語
Kaguya hime no monogatari (Le conte de la princesse Kaguya)
Long métrage 2h17 23/11/2013 Studio Ghibli
Scénariste, réalisateur, compositeur, parolier
C’est vous dire …
Au risque de me répéter, ma passion pour l’œuvre d’Isao Takahata commence avec Heidi, à la toute fin des années 70, lors des premières diffusions télévisées de la série en France. Comme tous les pré-ados de cette époque qui avaient accueilli à-bras-le-corps Goldorak, mes canons esthétiques audio-visuels me permettaient inconsciemment d’identifier les œuvres animées japonaises sans même connaître leur origine. Maya l’abeille, Princesse Saphir, Conan, Tom Sawyer et consorts partageaient des qualités narratives et graphiques immédiatement séduisantes. Et Heidi m’est instantanément apparue au-dessus du lot pour des raisons que je ne cherchais même pas à verbaliser. J’ai compris bien plus tard que certaines scènes voire certains plans se gravaient alors très profondément dans mon esprit.
C’est en 1996, lors de la première exploitation en France du long métrage Le tombeau des lucioles que j’ai vraiment commencé à étudier de près le cinéma de Takahata. Je lisais déjà Animeland depuis 5-6 ans sans forcément m’attarder sur les articles que le fanzine consacrait aux longs métrages du studio Ghibli. Depuis la fin 1995, je collaborais avec le cinéma « art et essai » le Café des Images sur la programmation, l’organisation et la présentation de séances ou cycle de projections principalement dédiées alors à l’animation japonaise, à laquelle rappelons-le quasiment personne ne s’intéressait autrement que comme un divertissement pour une niche de publics « attardés » (c’est le qualificatif exact que l’on nous renvoyait souvent). Avec Le tombeau des lucioles, les regards et les perceptions ont soudain évolué. A l’été 1996, je profitais donc de la sortie du film en version sous-titrée en français pour organiser une précoce « Fête de l’animation ». A l’issue de l’une des projections programmées, deux japonaises en larmes sont venues me remercier en sortant de la salle. Je n’ai plus cessé ensuite de saisir la moindre occasion de proposer sur grand écran la quasi-totalité des films (et même quelques épisodes de séries) d’Isao Takahata jusqu’au dernier, Le conte de la Princesse Kaguya.
J’ai très vite espéré rencontrer le cinéaste. Mais pour lui dire quoi ? Je ne suis pas fan des autographes (sauf dans certains cas très rares et particuliers), d’une timidité maladive et peu à l’aise dans les flatteries circonstanciées. D’ailleurs, malgré toutes les occasions qui m’ont été données, je n’ai jamais fait signé quoi que ce soit à Isao Takahata.
Aussi, la toute première fois que je l’ai rencontré en chair et en os, lors de sa venue au Forum des Images en 1999, j’étais dans la grande salle de projection. Celle-ci était vide. J’étais seul avec ma compagne. Je crois que c’était avant ou après la projection de Mes voisins les Yamada. Il est entré seul à l’autre bout de la salle. J’étais pétrifié et avant que je me décide à lever le pied, il a été rejoint par ses chaperons et je suis reparti, particulièrement frustré.
Par la suite, j’ai assisté à de nombreuses séances en sa présence, à la faveur de ma collaboration avec le festival « Nouvelles images du Japon ».
En 2006, j’ai commencé à lui parler directement et, lentement, à établir un contact durable en vue d’un projet sans doute trop ambitieux que je décris ici et là.
Je n’ai jamais été « intime » avec lui. Je n’ai jamais cherché à l’être. Nous avons partagé quelques moments forts et notre relation professionnelle ténue a été interrompue par les circonstances de la vie. Nous n’aurions jamais pu aller au-delà de ce que cette relation a été (comprend qui peut) mais je reste convaincu que les atomes crochus que nous partagions, bien au-delà du cinéma d’animation, auraient pu nous rapprocher un peu plus.
Dans une pizzeria, non loin de Koganei, j’ai eu l’occasion, entre deux bouchées de pizza aux épinards, de lui avouer devant témoins qu’il était entièrement responsable de ma vocation à cause de Heidi.
Dans la salle de réunion du studio Ghibli, il m’a fait découvrir sa reproduction de l’hallucinant rouleau chinois « Le jour de Qingming au bord de la rivière« . Je ne m’en suis toujours pas remis.
Dans l’ascenseur du musée Idemitsu de Tokyô, il m’a bluffé au petit matin en me citant un passage précis d’un gros bouquin que je lui avais offert la veille au soir.
Dans une petite salle de l’Institut français de Meknès, il m’a confié face caméra (extrait ci-dessous) des choses que je ne suis pas prêt d’oublier.
Dans le cloître de Fontevraud, j’ai pu lui dire le fond de ma pensée.
Dans la cour de son hôtel bayeusain, après notre mémorable escapade sur les traces de Jacques Prévert, je l’ai poursuivi en courant dans la nuit pour lui rendre quelque chose qu’il n’a jamais voulu récupérer. C’est l’unique fois où je l’ai entendu rire aux éclats.
« […] – Il était furieux en sortant de la projection !
– Et vous ? »
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