Eric Dyer est un artiste pluridisciplinaire californien dont les amateurs-d’art-cinétique-plus-curieux-que-la-moyenne-du-monde-entier connaissent les travaux obsessionnellement basés sur les principes optiques du zootrope, ou plus exactement du phénakistiscope (animation sans cinéma que j’évoque régulièrement dans ce blog). Tentant sans cesse de repousser les limites de ce qui s’apparente aux yeux du commun des mortels à une simple expérience visuelle ludique, Dyer défriche les territoires relativement épargnés de la conquête artistique animée et néanmoins émancipée de l’écran de projection.
Symboliquement, le travail d’Eric Dyer cherche à reconnecter l’homo sapiens post-modernicus avec son passé – largement antérieur à l’invention de la caméra – de créateur de mouvements fantasmagoriques capables de parler aux divinités célestes en dépit de leur existence improbable. Sans doute, faut-il voir ainsi ses « géotropes » (vrais-faux zootropes géants visibles uniquement après manipulation de captations aériennes) comme une preuve absolue qu’il ne suffit pas de croire pour voir, et vice et versa.
Parallèlement, j’accorde un intérêt tout particulier à son projet démesuré de « tunnel zootropique » qui permettra prochainement aux visiteurs de musées de s’immerger physiquement, lampe stroboscopique à la main, au cœur d’un vortex rotatif susceptible de générer des expériences sensorielles inédites.
> le site web d’Eric Dyer
> visionner son Baldwin Geotrope #1 (24 mètres de diamètre)