Crédit photographique : DRAC Rhones-Alpes / Ministère de la culture et de la communication
Haut lieu de l’art pariétal du paléolithique, la grotte Chauvet expose plus de 400 peintures et bas-reliefs parmi les plus anciens jamais retrouvés dans le monde, d’une qualité esthétique à couper le souffle. Au milieu des aurochs, chevaux et autres rhinocéros, ce grand bison impose au spectateur la vision inédite d’un animal en mouvement. Si l’hypothèse la plus crédible interprète la superposition de plusieurs pattes comme des repentirs (ce qui mettrait à mal en soi bon nombre de théories sur la dimension religieuse des représentations rupestres préhistoriques), il reste toutefois envisageable que le dessinateur se soit interrogé sur le mouvement et la vitesse de déplacement de l’animal. Personnellement, je penche, non sans une petite dose de provocation, après examen attentif de la position des pattes avant, pour une interprétation consensuelle. Cette « esquisse préparatoire » attesterait des questionnements de l’artiste, à mesure de la réalisation de son œuvre, du constat les variations subtiles obtenues grâce à l’utilisation du relief de la paroi, des effets aléatoires générés par les reflets changeants de son éclairage rudimentaire, de la valeur ajoutée du dessin conservant ses repentirs.
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