Les aventuriers de la picturalité perdue

 

Dorota Kobiela-Welchman et Hugh Welchman (Loving Vincent) auraient-ils déjà perdu, voire abandonné, ce qui faisait la singularité et le véritable intérêt artistique de leur approche cinématographique hybride ? Laquelle tentait de fusionner le filmage de vues en continu réinterprétées manuellement image-par-image (rotoscopie et animation) et la peinture à l’huile traditionnelle, inspirée des tableaux figuratifs liés au sujet ou à l’époque* de leurs récits filmés.
La bande-annonce officielle de leur adaptation de la fresque littéraire monumentale de Ladislas (Władysław) Reymont, Les paysans (1904-1909), ne montre, de toute évidence, plus grand chose de l’authenticité picturale qui donnait tout son sens à la « peinture mouvementée » du couple Welchman, au profit d’une esthétique proche du résultat que produit actuellement une vulgaire application de traitement automatisé d’images par l’intelligence artificielle générative. On reverra pour s’en convaincre la bande-annonce d’exposition du concept initial (ci-dessous) pour constater l’érosion quasi-complète de la frontière entre les vues photographiques et les vues réinterprétées picturalement au profit des premières.

 

 

 

 

* Les paysans s’inspire et cite même des œuvres emblématiques de Jozef Chelmonski, Władysław Jarocky ou Wlodzimierz Tetmajer, peintres polonais de la fin du 19e et du début du 20e siècle.

 

 

 

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