En attendant le jour prochain où la chaire annuelle Création artistique du Collège de France daignera s’ouvrir à la création animée, voire au seul cinéma d’animation, rien n’interdit de se reporter sur la série de cours et autres conférences proposées par Benoît Peeters dans le cadre de la chaire 2022-2023, dédiées aux bandes dessinées*.
Les langages distincts mais consanguins du 9e art et de l’art ciné-graphique – dont beaucoup pensent encore qu’il relèverait d’un sous-registre du 7e art – partagent d’innombrables points communs, que ce soit dans leurs tentatives respectives et constantes de repousser les limites de la narration séquentielle ou dans leur laborieux cheminement vers la reconnaissance publique et académique.
Le visionnage de tout ou partie des captations de ces cours et conférences est donc fortement recommandé à quiconque souhaite élargir sa culture de l’image et de l’imagerie, et découvrir au passage des œuvres majeures et néanmoins méconnues du lecteur bédéphile moyen.
Amusant, ce passage du récit d’un tableau à un autre, dans le Phénix de Tezuka, en 1967 ;)
• La leçon inaugurale : un art neuf par Benoît Peeters
• Les 8 cours « Poétique de la bande dessinée » de Benoît Peeters :
1. Espace, temps, narration
2. D’une case l’autre
3. Les usages de la page
4. L’âge des héros
5. Écrire la bande dessinée
6. Les pouvoirs du dessin
7. A la lettre
8. Du Benday à la couleur directe
Le « chemin de fer » narratif et colorimétrique des Rigoles par Aurélia Aurita
(c’est marrant, ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?)
• Le séminaire « Quelques albums incontournables » :
1. « La Marque jaune » d’Edgar P. Jacobs par Benoît Mouchart
2. « QRN sur Bretzelburg » de Franquin et Greg par François Schuiten
3. « Little Nemo in Slumberland » de Winsor McCay par Benoît Peeters
> Cette intervention est plus globalement consacrée à Winsor McCay. Il y est question de sa production animée, non sans raccourcis approximatifs.
4. « Les frustrés » de Claire Bretécher par Sylvain Lesage
5. « Les rigoles » de Brecht Evens par Aurélia Aurita
6. « Major fatal » de Moebius par Thierry Groensteen
7. « Phénix » d’Osamu Tezuka par Tristan Garcia
8. « Breakdowns » d’Art Spiegelman par Pierre Levy-Soussan
9. « Fun Home » d’Alison Bechdel par Elsa Caboche
• Le colloque « Nouveaux chemins de la bande dessinée » (7 juin 2023)
Je vous laisse parcourir les différentes communications et tables rondes de cette journée.
Extrait de la communication d’Elsa Caboche sur « Fun Home »
* D’aucuns considéreront peut-être que mon usage systématique de la terminologie « bandes dessinées » au pluriel relève du pinaillage.
Pour les mêmes raisons que je me refuse de recourir au singulier pour « le dessin animé » (aberration réductrice et proprement incohérente, de mon strict point de vue), j’estime que « la bande dessinée », comme vaste ensemble ou pratique consistant à dessiner sous la forme d’une seule bande (???), est une facilité de langage à proscrire. Les théoriciens et autres experts qui font autorité ont tranché dans l’autre sens. Tant pis pour eux. Tant pis pour moi.
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