Les créatures cinétiques de Theo Jansen

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Art contemporain ou ingénierie post-industrielle ? Et si l’on considérait les sculptures cinétiques de Theo Jansen, pour la plupart autopropulsées par l’énergie éolienne, comme une forme rétro-futuriste d’animation. Pour répondre à cette question existentielle, appuyons-nous par exemple sur la définition de l’animation donnée par André Martin :
« Le terme d’animation définit toute composition de mouvement visuel procédant d’une succession de phases calculées, réalisées et enregistrées image par image […] , quel que soit le système de représentation choisi […], quel que soit le moyen de reproduction employé […], quel que soit enfin le procédé de restitution du mouvement. »

La dimension esthétique des créatures tubulaires construites par Theo Jansen, selon un mécanisme rationalisé à l’extrême inspiré par la locomotion animale, saute aux yeux de quiconque les croise, sur une plage hollandaise, dans un musée parisien ou dans une exposition au cœur de Tôkyô (ce qui fut mon cas en février 2009). Face à ces monstres entièrement fabriqués à partir de matériaux de récupération, le spectateur est toujours acteur, subissant jusqu’à la sidération leur impressionnante procession, sinon en les tractant lui-même d’une simple poussée.
Quant à l’enregistrement « image-par-image » des « phases calculées », il se produit sur la rétine et dans la mémoire. L’une ne retenant que l’imbrication complexe et synchrone des squelettes plastifiés, l’autre ordonnant directement à l’imagination d’en extrapoler le sens et les applications fantastiques.

 

> un court documentaire très explicite

> le site de Theo Jansen

 

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