Un film de Frédéric Back
Titre original : idem
Année de sortie : 1987
Origine(s) : Canada
Où, tant qu’il murmure encore, le généreux désintéressé peut espérer galvaniser de sa tragique minorité.
« Un arboretum a bien des choses en commun avec une cathédrale. Il est l’œuvre de la foi, du temps et du talent de ceux qui le créent, l’embellissent et le préservent. Il sert à la réflexion, à la découverte, au réconfort de ceux et de celles qui viennent s’y recueillir, s’y renouveler. On y communie à la beauté de la Création, à la perfection qui nous dépasse. Chaque feuille est à la fois une œuvre d’art et un élément de la phénoménale chaîne de vie qui rejoint les racines dans les profondeurs du sol.
Chacun de ces arbres transforme son milieu, multiplie au centuple la superficie qu’il occupe, l’enrichit de milliers de centres d’accueil pour d’autres plantes, insectes ou animaux qu’il héberge et nourrit bien souvent. Chaque espèce dispose de moyens différents pour survivre et se perpétuer. Chacune est le fruit d’adaptations et d’évolutions raffinées de tous les éléments qui la composent. Le travail d’identification qui les nomme et explique leurs caractéristiques ajoute de la richesse aux promenades parmi cette foule d’êtres si différents qui témoignent de la prodigieuse invention de la nature.
Cette cathédrale vivante nous aide à mieux comprendre les multiples bienfaits des arbres : intermédiaires entre le ciel et la terre, capteurs solaires et créateurs de sols féconds, gardiens de l’eau et symboles de pérennité. Sujets d’admiration pour leur forme et leurs couleurs, ils inspirent paysans, artistes, ingénieurs et philosophes ; chacun en reçoit une leçon de choses, une influence bénéfique.
J’éprouve toujours un grand sentiment de gratitude à l’égard de ces personnes qui, par générosité et amour de la beauté, ont su préparer, préserver et confier aux générations à venir ces véritables et bienfaisants chefs-d’œuvre. Merci ! »
Lettre de Frédéric Back, adressée à l’arboretum Morgan (ouest de Montréal), le 7 septembre 1995.
(reproduite par Pascal Vimenet, in « Un abécédaire de la fantasmagorie – Prélude« , éd. L’Harmattan, pages 130/131)