Le cinéaste Co Hoedeman est décédé le lundi 26 mai 2025.
Il était l’un des grands maîtres, à l’échelle mondiale, de l’animation de ciné-marionnettes.
L’ours renifleur, qu’il réalisa en 1992, fait partie de ces jalons cinématographiques qui marquent durablement l’esprit au point de constituer une inspiration régulièrement convoquée lorsqu’il s’agit de surmonter des blocages scénaristiques ou techniques, voire de démontrer par l’exemple la puissance émotionnelle, éducative (au sens les plus large et noble qui soient) et universaliste du film d’animation sans blabla ni effets pyrotechniques tapent-à-l’œil.
Exemplaire, L’ours renifleur l’est en termes de musique et d’ambiance sonore, pesante sans être agressive, en termes de découpage narratif, de charisme esthétique, de technique – maintes fois imitée depuis – de cartons découpés en phases de mouvements quasi-photoréalistes (sans ordinateur, ni découpe laser, est-il besoin de le préciser ?).
Tout concoure à faire de cette allégorie implacable de l’époque Anthropocène, habilement déguisée en fable animalière, une œuvre majeure.
