Mon ami Robot

 

Un film de Pablo Berger
Titre international : Robot Dreams
Année de sortie : 2023
Origine(s) : France, Espagne
Sortie française : 27 décembre 2023

 

Où il ne faut pas trop s’accrocher à ses amis

 

 

Réactions à chaud

Si l’on met de côté l’habile divertissement pour enfants, qui prend à contre-pied tous les pièges grossiers auxquels succombe l’écrasante majorité des productions dans ce registre, Mon ami robot ressemble à une métaphore autobiographique à laquelle accéderont seulement les adultes cinquantenaires qui ont adhéré les bras ouverts à l’accumulation de bouleversements culturels survenus à la charnière entre les années 70 et 80 : apogée du disco, déferlante du skateboard, émergence du hip hop, flamboyance de la contre-culture musicale britannique post-punk (le clin d’œil est subtil mais je ne pouvais pas le louper !) et même le revival de la cinéphilie pour la comédie burlesque, symbolisée par l’affiche du film de Pierre Etaix que le protagoniste principal – avatar évident de Pablo Berger – arbore fièrement dans son salon. Il faut avoir un peu vécu pour comprendre que nos premiers amis, superficiels voire artificiels, auxquels adolescents nous ne nous voyons jamais renoncer, sont toujours tôt ou tard remplacés par d’autres, un peu moins superficiels mais tout aussi artificiels.
Sans effets techniques tape-à-l’œil et avec une humble conjonction de talents (dont celui de Benoît Feroumont, ici superviseur de l’animation très soignée du film), ce long métrage rétro-futuriste, fédérateur et mélancolique, est une adaptation très très libre mais néanmoins audacieuse sous cette forme de la nouvelle éponyme d’Isaac Asimov « Le robot qui rêvait » (1986). La surprise n’en est que plus appréciable !

 

 

anima