Peine à jouir

 

Bon, ben, je n’ai a priori pas vu (deux fois, par masochisme et conscience professionnelle) le même film que vous, les amis !
Avec tout le respect que je dois à la sincérité et à l’honnêteté des équipes qui ont cravaché pour pondre ce long métrage, il ne me semble humainement pas possible, après avoir visionné intégralement et attentivement Adam change lentement, de le qualifier de « beau » (c’est tout l’inverse), d' »étonnant » (étonnant pour qui ?), de « poétique » (qualificatif fourre-tout, toujours bien pratique quand on ne sait pas quoi dire), de « belle curiosité » (mais encore, précisez !), d' »attachant » (publicité mensongère !), de « dessin animé (sic) plein d’audace » (re-sic).
Certes, je confirme, il s’agit bel et bien d’un « film parlant » (on ne fait plus de muet depuis, oh, presque cent ans, ma mauvaise foi me perdra) mais quant à sa « justesse » et son « originalité« , euh, comment dire, le doute m’habite.

Où est l’animation – la mise en scène de mouvements plausibles – dans ce film ?
Où est le plaisir minimal d’être séduit et emporté par un univers visuel (je vous épargne mon avis sur sa bande-son) dont les mouvements représentés – qu’ils soient rudimentaires ou très élaborés – justifient à eux seuls qu’on dépense le moindre dollar pour financer une œuvre filmique animée ?
Oui, je l’avoue sans mal, je peine à jouir de ce très cheap spectacle.

 

 

 

Fun fact : en appliquant strictement la plupart des punchlines regroupées pour la promotion de ce film (pub ci-dessus) à d’autres longs métrages animés (Linda veut du poulet, Sirocco et le royaume des courants d’air, Le château solitaire dans le miroir, Marcel the Shell With Shoes On, Suzume, Calamity, et même Le garçon et le héron), vous pourrez vous faire une idée assez fiable de l’état désolant de la critique française en matière de films d’animation.
Et pour vous remonter le moral, je vous prescrirais bien, voyons, au hasard, un petit shoot de Beavis & Butt-head et/ou de Daria, deux séries-animées-à-l’économie qui, il y a déjà plus de vingt ans déjà, portaient sur l’Adolescence universelle un regard cynique, amoral, faussement potache et, pour le coup, vraiment audacieux et « férocement drôle« .

 

 

 

anima