Qui, parmi les amoureux de belles images, ne déplore pas la disparition de Jean-Jacques Sempé ?
Qui, parmi les adeptes du dessin d’animation, n’a jamais eu envie d’adapter à l’écran tout ou partie de l’univers de l’illustrateur français, décédé ce 11 août 2022 ?
Et qui, parmi ces inconscients, n’a pas eu envie de se coller au challenge de l’animation du Petit Nicolas, en songeant aussitôt après à l’énormité de la tâche.
Pour ma part, c’était en 1997.
Avant de vérifier sur pièce (échaudé que je suis par les piteuses précédentes adaptions filmées), le 12 octobre prochain, que le long métrage Le Petit Nicolas – Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?, récemment primé à Annecy, n’offense pas d’un iota l’œuvre originelle, je recommande aux amateurs de beaux dessins animés pour enfants, l’excellent Marcellin Caillou, unitaire de 26 minutes réalisé en 2001 par Claude Allix.
Quatre ans après la sortie du long métrage visionnaire Mes voisins les Yamada d’Isao Takahata, qui démontrait brillamment la faisabilité à échelle industrielle d’un film de dessins animés restituant le trait et les aplats aquarellés de l’illustration, la société Storimage (1995-2013) et France 3 s’étaient réunis pour produire l’adaptation d’un album de Sempé publié en 1969.
Scénarisé par Gilles Gay et recourant notamment à la voix reconnaissable entre toutes de Brigitte Lecordier, cette magnifique histoire d’amitié avait le bon goût d’être aussi soignée que respectueuse du style – contemplatif et aéré – de Jean-Jacques Sempé. Elle est sans doute aussi une métaphore à peine dissimulée de sa complicité si fructueuse avec René Gosciny et de leurs complexes et défauts respectifs.
J’ignore comment il est possible de revoir ce téléfilm, sinon en DVD (édité par France 3 Éditions).
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.