Depuis le lundi 9 mai 2016, suite à la révélation de l’affaire de harcèlement durable de plusieurs députées et collaboratrices du parti EELV par M. Denis Baupin, la question du machisme récalcitrant dans toutes les strates de la société française a émoustillé les consciences, des réseaux sociaux aux zincs des bistrots, de la sphère politicienne jusqu’au petit monde aseptisé de l’animation industrielle.
La petite histoire raconte que le modérateur d’un groupe Facebook dédié aux techniciens de l’animation s’est soudainement enquis auprès de ses collègues féminines de la réalité d’un sexisme généralisé dans le secteur professionnel soi-disant “épargné” par le phénomène.
“[…] l’anonymat aidant, les femmes ont commencé à parler, à beaucoup parler, mettant fin à des années de tabous. Personne ne s’y attendait […].”
Riposte implacable : quelques jours plus tard, était lancé un Tumblr pour recueillir et regrouper les témoignages. Le “succès” fut spectaculaire.
Deux mois plus tard, l’espace de parole, régulièrement alimenté, regorge des mêmes pépites édifiantes audibles dans la quasi-totalité des corporations.
Si l’on ne peut qu’applaudir cette prise de conscience ponctuelle, il n’est peut-être pas vain de s’interroger sur les raisons de son accomplissement si tardif, pour tenter un tant soit peu d’inverser la situation. Revenons pour cela à l’affaire Baupin. Celle-ci aura eu notamment le mérite de remettre provisoirement en lumière les ressorts d’une mécanique bien huilée qui relègue la “citoyenneté progressiste” – dont la parité est l’une des valeurs cardinales – derrière les intérêts économiques et les luttes de pouvoir court-termistes.
Ainsi, pour satisfaire les injonctions des néo-féministes de l’industrie de l’animation (“il faut que ça cesse !“), soyons beaucoup plus vigilants et intransigeants à l’égard de nos médias et de nos représentants politiques, zélés complices dans leur écrasante majorité de la mécanique évoquée ci-dessus, qui taisent ou minimisent, par opportunisme, par complaisance et/ou par convictions assumées, les entailles toujours plus profondes faites au sexisme pathologique des sociétés patriarcales !
Lesquelles agonisent à petit feu, qu’on se le dise.
> Lire le Tumblr “T’as pas d’humour !”
> ou son petit frère dédié au secteur des jeux vidéos
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