Un film de Shinnosuke YAKUWA
Titre original : 窓ぎわのトットちゃん
Année : 2023
Origine(s) : Japon
Sortie en salles le 1er janvier 2025
Où son amour pour les enfants était plus grand que les flammes qui ont englouti son école.
Réaction à chaud
L’adaptation animée du récit autobiographique de la star de télévision japonaise Tetsuko Kuroyanagi est une merveilleuse réussite sur tous les plans.
Le jeune réalisateur et coscénariste de ce long métrage tisse avec une justesse de ton salutaire, au prétexte du portrait d’une fillette hyper-active, un émouvant hommage aux pédagogues visionnaires dont la foi indéfectible en l’égalité des chances des enfants, quels que soient leurs handicaps, empêche l’espèce humaine de sombrer complètement dans le néant individualiste.
En arrière-plan, la guerre rampe. Elle emportera bientôt avec elle le Japon impérialiste dans l’apocalypse. Alors, on pense d’abord à la bienveillance qui irradiait le design des personnages figurés par Yoshifumi Kondô dans le Tombeau des lucioles. Puis très vite s’impose tel une égide tutélaire Souvenirs goutte-à-goutte (1991), le film suivant d’Isao Takahata. Yakuwa fait montre ici de la même exigence formelle magnifiant le dessin et la matière picturale pour dépeindre la douceur de l’enfance perdue ; il adopte un point de vue tout aussi indulgent à l’égard de chaque protagoniste et imprègne son film de la même croyance en la veine néoréaliste des dessins animés laquelle demeure encore loin, très loin, d’avoir montrée toute sa pertinence dans le registre du long métrage d’animation. Qu’on se le dise.
D’ailleurs, si on tend bien l’oreille, on peut entendre résonner dans chaque scène de Totto-chan les préceptes de Roberto Rosselini « […] suivre un être avec amour, dans toutes ses découvertes, toutes ses impressions. Il est un être tout petit au-dessous de quelques chose qui le frappera effroyablement au moment précis où il se trouve librement au monde, sans s’attendre à quoi que ce soit ».
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