Townscaper

 

Le nouveau jeu vidéo du brillantissime développeur suédois Oskar Stålberg offre un remarquable exemple des mutations en cours de ce secteur toujours plus enclin à assumer sa consanguinité avec le cinéma d’animation. L’inverse est aussi à l’œuvre (voir, pour vous en convaincre, Ailleurs, le premier long métrage de Gints Zilbalodis). La fusion des deux tendances est inéluctable.

Comme le souligne l’artiste numérique coupable du formidable Townscaper, “[ce jeu n’a] pas de but, pas de véritable jouabilité mais juste une accumulation de constructions et de beauté. C’est tout.” A y regarder d’un peu plus près, ce qui confère à ce jeu tout son charme, outre sa simplicité intuitive, son design douillet, sa philosophie et la poésie intrinsèque à toute invention d’un monde imaginaire qui s’en dégage, c’est bien le savoir-faire maîtrisé d’un animateur, par définition “créateur de mouvements plausibles”, savoir-faire précisément perceptible ici dans l’apparition des bâtiments et de leurs excroissances, tels des champignons pop-up, que l’application propose de disposer et d’accumuler librement dans un environnement maritime en trois dimensions, ainsi que dans la multitude de petits détails subtilement animés qui jalonnent l’expérience du joueur.

 

 

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