3 000 lieues en quête de Maman – Épisode 3

 

Épisode 3 : « Un dimanche sur le port« 

C’est dimanche et les trois hommes de la famille Rossi prévoient une partie de pêche après la messe. Au sortir de l’église, la tante Gina, postière de métier, confie à Marco la mission de livrer trois courriers en urgence. Marco accepte et s’acquitte de cette tâche avec une auto-discipline remarquable, renonçant notamment à la tentation d’un jus de fruits désaltérant dans le jardin luxueux de l’une de ses camarades de classe. Il reçoit son premier salaire.
Rejoignant enfin son père et son frère aîné Tonio dans une jolie petite crique, Marco repense avec nostalgie à d’autres dimanches à la plage avec sa maman.
La journée s’achève sur le port où Tonio doit retourner travailler. Celui-ci confie officiellement son petit singe, Amedeo, à Marco.

 

Si la tonalité générale de la série est sérieuse et mélancolique, l’humour y affleure par fulgurance subtiles. Dans cet épisode, Isao Takahata convoque un running gag (gag récurrent) attendrissant qui n’a pas uniquement pour vocation de tirer un sourire amusé au spectateur. La famille de voisins des Rossi qui circule en rang dans la ville renvoie aussi l’image d’une famille complète, nombreuse et parfaitement mixte. Le pendant de cette représentation apparaît dans l’un des derniers plans de l’épisode où les trois hommes de la famille Rossi, de profil et en rang, regardent dans la même direction, vers l’Ouest, vers l’Argentine.

Analyse d’un plan

Comment ne pas connecter l’un des plans de la scène finale de cet épisode avec l’un des plans les plus emblématiques de la filmographie d’Isao Takahata, situé à la charnière du récit de son long métrage Le tombeau des lucioles ? Ce dernier plan faisant lui-même référence au film de Roberto Rosselini, Allemagne année zéro (1948), l’une des œuvres-manifestes du courant néo-réaliste du cinéma italien, courant dont le cinéma d’Isao Takahata semble revendiquer l’héritage, il est permit de penser que cette forte plongée sur trois êtres unis dans un instant de contemplation par le manque d’une même personne disparue est une citation directe d’un plan en plongée aux diagonales et aux ombres allongées similaires extrait du film de Rosselini.
La démarche ne serait pas nouvelle puisque la série précédente, Heidi, portée par le duo Takahata/Miyazaki multipliait déjà les clins d’œil, à Citizen Kane notamment.

 

 


Croquis d’inspiration, extrait du e-konte (dessins narratifs d’ambiance) de l’épisode 3
On remarque que le design définitif de Marco n’a pas encore été établi à ce stade de l’écriture de la série.

 

Crédits imagesHaha wo tazunete sanzenri ©Nippon Animation Co Ltd. 1976

 

anima

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