Exemplaires et emblématiques à plus d’un titre, les deux séquences de génériques de la série réalisée par Isao Takahata en 1976, s’inscrivent dans le prolongement d’expériences narratives et graphiques initiées dans les derniers longs métrages de la Toei Dôga (Le chat botté ou Les joyeux pirates de l’île au trésor) sur lesquels Hayao Miyazaki est intervenu en tant qu’animateur-clé, en empiétant plus ou moins sur les choix de mises en scène. Ces génériques portent aussi les traces de la forte influence exercée par l’animateur vétéran et illustrateur Yasuji Mori.
A des degrés différents, ces deux génériques confèrent au jeune téléspectateur une position de prescience sur les événements futurs racontés dans la série.
Leurs images illustrent en partie les paroles tendres et émouvantes des deux chansons interprétées par Kumiko Osugi.
Dans le générique d’ouverture, Marco apparaît vieilli d’un an par rapport à son âge dans les premiers épisodes. Il est au milieu de nulle part, préoccupé par l’objet obsessionnel d’une quête jalonnée de rencontres et de dangers potentiels. Il songe au chemin parcouru pour en arriver là. Une nouvelle journée commence à la recherche de sa maman.
La mélancolie contemplative qui se dégage de ce générique est parfaitement conforme à l’ambiance générale de la série.
Le générique de fin quant à lui, décrit sur un mode caricatural et quelque peu poétique l’imaginaire naïf d’un petit garçon ; il annonce l’issue heureuse de sa quête.
Maquette de plan, dessinée par Hayao Miyazaki et plan final correspondant, extrait du générique d’ouverture
Le plan le plus long du générique d’ouverture nous montre Marco endormi aux côtés de ses compagnons de route, la troupe familiale de Peppino en l’occurrence.
Le pistolet avec lequel dort l’adulte au premier plan atteste des risques encourus lors des nuits à la belle étoile au milieu de la pampa.
Seul Amedeo, le petit singe de Marco, est réveillé pour admirer – avec le spectateur – le soleil se lever. Subtilement, le fond du décor s’éclaire et fait place au plan suivant. D’un grand arbre en contre-jour, s’envole une nuée d’oiseaux saluant cette nouvelle aube.
Générique d’ouverture
Durée : env. 1’20”
Une traduction de la chanson qui accompagne ce générique
Marco dans les plaines
Loin dans les plaines, tu erres sous une poignée de nuages qui dérivent sans but.
Pas de montagnes, pas de vallées, il n’y a rien à voir ici.
Mais Marco, tu as surmonté tant d’obstacles sur cette route qui conduit aux Andes.
Viens ! Va ! Maintenant que le soleil se lève, il est la lumière de l’espoir. Saisis-la à deux mains.
Ton poncho attrape le vent de l’aube. Ta maman est proche, sous ce ciel plus au nord. Retrouve-la.
Dans ton petit cœur, un rêve brisé est né. Les traces de ta maman ont été brûlées mais les chants du vent et les océans d’herbes ne pourront pas t’arrêter.
Car, Marco, tu as surmonté tant d’obstacles sur cette route vers ta mère disparue.
Viens ! Va ! Maintenant que le soleil se lève. Place ta main devant tes yeux pour atténuer la lueur matinale qui inonde la route. Accroche-toi au désir de ton cœur grandissant. Ce même soleil réchauffe ta chère maman. Tu peux ressentir son amour au loin.
Générique de fin
Durée : env. 1’15”
Une traduction de la chanson qui accompagne ce générique
Bonjour Maman !
Ce matin j’ai été réveillé par Mr Soleil !
Regardez, il est déjà au-dessus de ma tête.
Maintenant, il réveille ma maman. Dans son pays lointain, il monte dans le ciel.
Bonjour Maman ! Bon giorno mia madre !
Tu me manques … Maman que j’aime de tout mon cœur !
Tiens, je vais monter sur un nuage !
Je traverserai les cieux immenses parce que je veux plonger dans les bras de ma maman.
Bonjour Maman ! Bon giorno mia madre !
Crédits images : Haha wo tazunete sanzenri ©Nippon Animation Co Ltd. 1976
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