Anzu, chat-fantôme

 

 

Un film de Yōko Kuno et Nobuhiro Yamashita
Titre original : 化け猫あんずちゃん
Année : 2024
Origine(s) : Japon, France

 

Où l’Enfer hurlant est pavé de bonnes intentions.

 

 

Réaction à chaud :

Ce long métrage modérément divertissant m’a intéressé pour une mauvaise raison : son caractère prémonitoire du futur visage du cinéma d’animation commercial pour enfants lorsqu’il aura complètement assimilé les IA génératives dans son processus de fabrication courant. Alors, ce noble registre de création cinématographique sera surpeuplé de récits agréables à regarder mais sans saveur, plus appliqués à imiter ou à brasser les illustres références du passé pour rassurer parents et progéniture qu’à résoudre leurs propres enjeux narratifs – aussi élémentaires soient-ils – en se cachant derrière une esthétique impeccablement acidulée, idéale pour la consommation de masse, vite ingurgitée, vite digérée.
Dans le film de Kuno et Yamashita, pas d »IA générative, a priori, mais un usage de la rotoscopie (phases de mouvement décalquées à partir de séquences d’acteurs filmés) qui semble n’avoir d’autres justification que de simuler une animation sophistiquée (full animation) à coûts réduits. Laquelle se révèle incapable de produire de l’émotion et de sublimer un scénario et une mise en scène déjà sans grande originalité.
On pourra revoir, en guise d’exceptionnel contre-exemple, le formidable Hana et Alice mènent l’enquête de Shunji IWAI (2015)
Et pendant qu’on y est, se ré-imprégner de l’influence toujours très vive de Panda et Petit Panda d’Isao Takahata et Hayao Miyazaki (1972/73) sur les jeunes générations de réalisateurices japonais·e·s, pour essayer de la comprendre.

Enfin, répétons-le, encore et encore, rien n’égale la puissance émotionnelle universelle de l’animation dessinée à la main, vibrante et imparfaite.
La sophistication des mouvements à seule fin de rentabilité économique ne présente qu’un très faible valeur artistique et, généralement, une source dérisoire de réjouissance pour les publics.

 

 

 

 

 

anima