Éclairages n°9 – Printemps – Été 2018
Revue semestrielle publiée par l’Écla, agence régionale pour l’écrit, le cinéma, le livre, l’audiovisuel (Bègles)
48 pages
Faisant suite au « Forum du regard 2018 », les 19 et 20 mars derniers, le neuvième numéro de la revue « Éclairages » est sous-titré « Les métamorphoses du réel : livre et cinéma animés ».
Les initiatives transversales considérant par le même prisme la création de contenus fixes et animés étant encore trop rares, ce document ouvre succinctement un grand nombre de portes sur des thématiques qui s’avèreront d’année en années toujours plus centrales dans le vaste champ de la Culture artistique.
Parmi les différents textes que contient cette revue (cf. sommaire détaillé ci-dessous), j’ai relevé, tout à fait innocemment bien sûr, trois éléments particuliers :
• le premier est la présence dans le contexte de ce support de propagande des propos de Matthieu Hazouard, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine. Ceux-ci n’étonneront pas les habitués du blabla institutionnel techno-croyant. En revanche, ceux qui œuvrent sur le terrain, dans des régions qui sont encore loin d’avoir pris, politiquement, la mesure de l’interdépendance de la création audiovisuelle vis-à-vis des technologies et économie numériques (je ne citerai pas de nom, même sous la torture), y trouveront peut-être une raison d’espérer. Voire une perche à tendre à leur propres élus, qui sait…
• Dans l’article « Une école ouverte sur le monde », Serge Ellisalde déclare, à propos du coût prohibitif de la plupart des cursus en animation dans les écoles spécialisées sur le territoire : « Toutes les écoles suivent la même ligne. Cela crée une sélection par le niveau social et entraîne des conséquences plus souterraines encore : les étudiants ont conscience de la valeur financière de leurs études, finissent parfois par avoir des exigences ou un type de rapport avec nous qui s’oriente vers le clientélisme. Si on entérine cette logique, la mission pédagogique est faussée. »
Une évidence ? Pas sûr…
• Dans « La promesse d’une révélation », le producteur Marc Faye (Novanima) évoque le travail de la réalisatrice Daniela de Felice, après avoir postulé ce que la plupart des médias qui traitent d’animation oublient ou ignorent, à savoir que « [l’animation] est un espace de liberté pour faire des propositions poétiques ou politiques, sur le monde qui nous entoure. » Marc Faye poursuit […] Une archive n’a pas le même statut si le réalisateur la filme en la tenant dans la main ou en en faisant un scan, elle n’a ni le même sens, ni la même tonalité. »
On ne peut pas dire plus simplement la valeur ajoutée de l’animation au documentaire. A répéter, encore et encore, jusqu’à ce que ça rentre.
A un niveau plus personnel, je relève enfin, avec une certaine joie mélancolique, l’évocation par Gaëlle Pelachaud (auteur de l’excellent ouvrage « Livres animés« ) du fantastique rouleaux chinois « Jour de Qingming au bord de la rivière » (12e siècle) et son adaptation numérique spectaculaire lors de l’exposition universelle de Shanghai en 2010. J’ai découvert cet œuvre stupéfiante en février 2009, au Studio Ghibli, lors d’une courte pause pendant une très longue réunion de travail. Un monsieur que j’aimais beaucoup m’a pris à part et m’a montré sa propre reproduction de ce chef d’œuvre absolu. Ce grand monsieur est décédé au début de ce mois d’avril.
Sommaire
Paroles d’invités
Cinéma d’animation : le début d’un âge d’or ? par Xavier kawa-Topor
Du papier à l’écran : nouvelles créations et autres usages de lecture, par Gaëlle Pelachaud
Nouvelle-Aquitaine : Pôle international de l’animation
L’économie numérique, une priorité régionale, par Matthieu Hazouard
Il faut y être, interview de Nicolas Schmerkin par Christophe Dabitch
Le festival : un carrefour du cinéma d’animation, interview de Fabrice de la Rosa par Marie-Pierre Quintard
Une école ouverte sur le monde, interview de Serge Ellisalde par Marie-Pierre Quintard
La cité de la BD : un lieu d’ouverture et de foisonnement créatif, par Pierre Lungheretti
La première école de manga japonaise occidentale (sic) est à Angoulême, interview de Caroline Parsons par Marie-Pierre Quintard
Manga et animation japonaise
L’impérieuse mutation d’un art séculaire par Mathieu Pinon
La France, deuxième pays du manga, interview de Bruno Pham par Romuald Giulivo
Un artiste à l’œuvre
Sébastien Laudenbach – Défricher l’animation par Baptiste Sibony
Histoire et patrimoine animés
La promesse d’une révélation, interview de Marc Faye par Christophe Dabitch
Febus 2.015 – 2.018, interview de Josée Guellil par Olivier Desmettre
Andrei Ujica : l’archive au croisement de l’histoire et du romanesque, par Arnaud Hée
Livre animé ou numérique : du réel au virtuel
Le livre animé en fête, interview de Jacques Desse par Hervé Pons
Transbook, la littérature jeunesse entre « papier » et numérique, interview de Sylvie Vassalo par Anne Clerc
Nisha ou l’édition numérique au service du livre, interview d’Adeline Leroy par Nicolas Rinaldi
« N’éteignez plus ; nous savons tout de vous ! » par Nathalie André
(MediaEntity, un projet transmedia de Simon Kansara et Emilie Tarascou)
Éducation et animation : saisir autrement le réel
Pauline Pinson, la rôle d’étincelle de la Poudrière, interview de Pauline Pinson par Nicolas Rinaldi
Nous les créatifs, interview de Benoît Labourdette par Sébastien Gazeau
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