En attendant Le Fil/m d’or

 

Le travail de la plasticienne et réalisatrice Solweig von Kleist est singulier, pour ne pas dire anticonformiste, dans le paysage artistique français, et en particulier dans le champ cinématographique, dans la mesure où sa production cherche à s’affranchir, autant que faire se peut, des limites du support, du format, du cadre et de l’écran de projection. En cela, cette œuvre semble se reconnecter – ce n’est qu’une théorie personnelle – à la source de la narration animée, telle qu’elle fût à l’aube de l’humanité : à la fois figurative, abstraite et symbolique, désireuse malgré l’immobilité de magnifier le mouvement, activée par des jeux de lumières et de sons élaborés, très probablement « performative », intemporelle.

Le prochain projet de Solweig von Kleist, annoncé pour le mois de février 2022, se dévoile progressivement sur son site web et excite pour le coup encore plus ma curiosité.
En effet, non seulement le film sera gravé sur pellicule recouverte d’or 24 carats, produit en Normandie, conçu sous forme de plan-séquence – écho au Panta Rhei des débuts ? – mais (je cite) « la pellicule [gravée] sera montée sur une colonne lumineuse, faisant référence aux colonnes commémoratives historiques. Cet objet cinématographique est un hommage à la pellicule 35 mm, matériau historique de la cinématographie, rendant hommage en même temps au cheval, fidèle compagnon des hommes à travers les âges. »

Un relatif hasard fait que Solweig von Kleist animera, du 4 au 10 septembre prochain, des ateliers d’initiation à la gravure sur pellicule, dans le cadre de la 22e édition du Festival Off-Courts de Trouville au sein de l’espace traditionnellement alloué au cinéma d’animation. Des éléments liés au Fil/m d’or y seront présentés.

 

Détail de la maquette de la colonne (juin 2021)
© Solweig von Kleist

 

 

 

 

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