Depuis le Mexique, l’artiste français Simon Gerbaud (précédemment mentionné dans cet article) poursuit son travail ciné-plastique en grande partie basé sur l’érosion artificielle d’objets de consommation courante. Un travail “documentaire” dont la portée politique – éducative, sociétale, poétique – s’affirme d’autant plus naturellement que l’humanité dite “progressiste” s’obstine à s’autodétruire avec un volontarisme tragi-comique qui force le respect.
L’hiver dernier, Simon Gerbaud a présenté, dans deux espaces culturels de la ville de Mexico, le Centre Obrera et la Casa del Lago, l’exposition “Erre“, articulée autour d’un dispositif interactif, d’un poème circonstancié signé par l’énigmatique Gaston Pasdeclerc et des résidus abstraits issus de la destruction méticuleuse d’un symbole de la “société du loisir”, accessoirement métaphore d’un quinquennat présidentiel français anormalement calamiteux…
Le “pédalo, cousin difforme du bateau, est un canard boiteux de la modernité […]. Il fait l’éloge de la lenteur et de l’oisiveté. Il est le symbole d’une activité creuse et molle: un objet contre-performatif […]. ”
Technique-reine pour questionner l’impermanence du réel, le time laps révèle de manière spectaculaire les mouvements accomplis dans une échelle de temps insaisissable à l’œil humain. Cette décomposition/recomposition image-par-image de “strates de réalité” stimule a posteriori notre intelligence et notre humilité.
Rend-elle notre errance plus vivable ?
> le site web de Simon Gerbaud
> quelques images de l’exposition “Erre”
> “La peau du trottoir” (2015)
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