Il était une fois… l’Homme

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Série de 26 épisodes de 26 minutes (génériques inclus)
Réalisation : Albert Barillé (Studio Procidis)
Scénario, dialogues, commentaires : Albert Barillé
Storyboards : Jean-Pierre Sornin, Philippe Bouchet, Gérard Baldradi, Bruno Bianchi, Jean Muller, Philippe Rejaudry
Recherches plastiques et graphismes : Jean Barbaud
Direction des décors : Bernard et François Fiévé
Prises de vues réelles : Jean-Louis Karcher
Direction artistique : Philippe Landrot et René Borg
Animation : studio Tatsunoko*
Musique : Yasuo Sugiyama**
>la Toccata et Fugue en ré mineur de Johann Sebastian Bach a été adapté par le compositeur japonais pour les génériques de début et de fin.
Co-production : Procidis (France), France Régions (FR3), Société Radio Canada, RAI (Italie), Access Alberta (Canada), BRT (Belgique), NRK (Norvège), KRO Television (Pays-Bas), RTBF (Belgique), SSR (Suisse), Tatsunoko Production (Japon)
+ SR (Suède)**, RTVE (Espagne)**, IBA1 (Israël)**, WDR (Allemagne)**
> La présence au financement de cette série de tous ces diffuseurs explique en grande partie l’existence d’épisodes entiers articulés autour de territoires et périodes méconnus et ignorés de l’enseignement de l’histoire en France.

 

Le rôle de la partie japonaise de cette co-production internationale n’est pas mis en avant et reste, dans le détail, assez opaque.
Lorsque la série est diffusée en 1978 sur la télévision française (FR3, actuellement France 3), le service public marche sur des œufs suite aux remouds provoqués par le succès aussi inattendu que phénoménal de la série Goldorak, diffusée à partir de juillet 1977 sur Antenne 2 (actuellement France 2).
Les responsables des achats de programme « jeunesse » des trois chaînes de télévision existantes, jusqu’en 1984, mettent ainsi un point d’honneur à gommer*** autant que possible, et non sans absurdes incohérences, les traces de japonité au générique des nombreuses séries pourtant largement fabriquées – sinon entièrement réalisées – au Japon (Oum le dauphin, Heidi, Ulysse 31, Les mystérieuses cité d’or, Astro le petit robot, Maya l’abeille, Vik le viking, etc.).

Trois éléments au moins attestent de la forte implication artistique des japonais dans la fabrication de la série Il était une fois… l’Homme.
Le premier requiert un regard un peu avisé et une connaissance technique des spécificités de la méthode d’animation japonaise.
Bien que la Tatsunoko dispose d’une remarquable capacité à s’adapter à la bible graphique (censée fixer l’esthétique générale de l’œuvre à produire), charte imposée par ses clients-commanditaires, la pauvreté des compétences techniques en matière de dessins animés sur les sols français et européen est telle dans les années 70, qu’il était tout simplement impossible de parvenir à un résultat de cette qualité sur une durée de 26 épisodes. La corporation de l’animation française ne compte en 1977, aucune structure disposant de suffisamment de ressources humaines compétentes pour assumer une charge de travail de cette ampleur et de cette qualité.
Dans les informations rendues publiques suite à la production de la deuxième série produite par Procidis, Il était une fois… l’Espace (1981), se confirme la forte sous-traitance japonaise, bien qu’elle soit aussi largement atténuée par l’équipe française. On peut d’ailleurs sentir dans cette même série des points de basculement entre la prédominance du savoir-faire japonais et les tentatives maladroites de reprise en mains par les occidentaux. Progressivement, de part et d’autre, cette émulation basée sur un rapport peu valorisant pour la supériorité technique des Japonais, va conduire à rupture définitive. Les uns estimant avoir gagné en compétences et bénéficiant d’un système favorable de quotas pour financer les productions fabriquées en Europe, les autres affinant leurs modèles économiques d’exportation massive de leurs productions.
Enfin, par simple comparaison entre les deux premières séries du concept « Il était une fois… » et les suivantes, le constat s’avère implacable.
Dès la troisième déclinaison, Il était une fois… la Vie (1986), l’esthétique et la mobilité des composantes graphiques (décors, personnages, « machines ») des séries Procidis se dégradent très nettement jusqu’à devenir des caricatures d’elles-mêmes

 

* N’est pas crédités en tant que tel aux génériques de début et de fin.
Son rôle pourrait englober le character design (mise en conformité du design des personnages avec la chaîne de fabrication japonaise), layout de mise en scène et de poses (d’après les storyboards), conception et colorisation des phases de mouvement des figures animées, conception d’une partie des décors (notamment les décors animés, à vérifier), filmage au banc-titre
* Non crédités aux génériques de début et de fin.
*** Je recommande à quiconque contesterait cette affirmation de visionner le générique de ces séries telles qu’il pouvait être vu par les téléspectateurs entre 1974 et 1990.
Le constat est édifiant et l’hypocrisie est toujours savamment entretenue par omission – volontaire ou involontaire – dans les éditions DVD de ces mêmes séries.

 

Liste des épisodes

#1 Et la Terre… fût
#2 L’homme du Neandertal
#3 Le Cro-Magnon
#4 Les vallées fertiles
#5 Les premiers empires
#6 Le siècle de Périclès
#7 Pax Romana
#8 Les conquêtes de l’Islam
#9 Les Carolingiens
#10 L’âge des vikings
#11 Les bâtisseurs de cathédrales
#12 Les voyages de Marco Polo
#13 La guerre de Cent Ans
#14 Le Quattrocento
#15 Le siècle d’or espagnol
#16 L’Angleterre d’Élisabeth
#17 L’âge d’or des Provinces-Unies
#18 Le grand siècle de Louis XIV
#19 Pierre Le Grand et son époque
#20 Le siècle des Lumières
#21 L’Amérique
#22 La Révolution française
#23 Le printemps des peuples
#24 Ah, la Belle Époque !
#25 Les années folles
#26 Il était une fois… La Terre

 

> Visionner les 26 épisodes de la série

 

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