A force de ressasser à longueur d’année aux oreilles plus ou moins attentives de publics plus ou moins convaincus, que l’art de l’image-par-image est le laboratoire transdisciplinaire où se pensent et se concrétisent depuis plus de cent ans les innovations visuelles majeures du PAH (Paysage Audiovisuel Humain), j’en arrive parfois à douter de mes propres convictions.
Jusqu’à ce que je tombe sur des expériences inédites qui galvanisent mon enthousiasme pour la décennie suivante. C’est précisément le cas avec la performance proposée par le studio nord-américain Bot & Dolly pour promouvoir le système de contrôle de mouvement automatisé assisté par ordinateur, Iris.
Deux bras mécaniques, manipulent deux écrans, dans une parfaite synchronisation, chorégraphiée et étayée par la présence humaine. Sur et au-delà des limites de ces écrans, des images de synthèses définissent des perspectives improbables, lesquelles engloutiront l’acteur qui semblait les contrôler.
On l’observe chaque jour un peu plus, le cinéma d’animation se désolidarise inéluctablement de son cadre originel, vers la scène et l’environnement réel extérieur. Cette révolution discrète bouleverse néanmoins la fabrication et la diffusion des images du XXIe siècle pré-pubère.
Pour quelles finalités ? Avec quelles conséquences ?
Quelle importance, après tout !
Je me plais à considérer que plus ces images déstabilisent et questionnent nos modes de représentation, plus elles contribuent à nous rendre vigilants. Et si, par miracle (ou par bienveillance, on peut rêver) elles nous transportent dans des univers “extra-terrestres”, n’est-ce pas là le plus beau cadeau qu’elles puissent nous faire ?
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