Les cadavres animés de Caleb Wood

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J’ai déjà évoqué ici le travail de Caleb Wood à l’occasion de l’installation “Plumb” qui exhibait sur les murs d’une galerie l’intégralité d’une expérience graphique animée, cependant je profite du récent portrait que lui consacre l’excellent blog “Edge of Frame” (merci encore à Marie Paccou pour cette découverte !) pour répéter à quel point je suis ébahi par la diversité et l’inventivité de sa production.
Je découvre au passage l’un de ses derniers films, Totem ainsi que Yield (succession de photographies d’animaux écrabouillés réanimés) dont le propos me semble aller bien au-delà du seul témoignage de la destruction banale du vivant de proximité par nos engins de confort. Sans doute inspiré par cette belle matinée dominicale, préfigurant un printemps en embuscade, j’y ai vu Panpan, Bambi, Screwy Squirrel et les autres, ramenés à leur triste insignifiance. Et peut-être aussi, une brillante idée qui fait écho au court métrage Living Still Life de Bertrand Mandico.

Parallèlement, en fouillant dans le Tumblr de Caleb Wood, je suis tombé sur la prochaine affiche du festival du film d’animation d’Ottawa, réalisée par le collectif d’artistes HUT, au sein duquel exerce Mr Wood. Outre les qualités graphiques que je lui trouve – elle montre un maelstrom de séquences d’animation gigognes d’une troublante plasticité – en dépit de la relative illisibilité des messages (intitulés et dates de l’événement), je reconnais platement m’être un peu emballé l’année dernière en fustigeant l’ignoble visuel pondu par ce cher David O’Reilly pour l’édition 2014. Il semblerait qu’Ottawa ait pris le parti d’une communication en phase avec l’image du gouffre nébuleux que devient inéluctablement la création animée innovante, toujours plus hybridée, toujours plus difficile à classer et à étiqueter, toujours plus insaisissable.
Le terme de “cinéma d’animation” n’a plus lieu d’être. L’avais pô compris !

> visionner Yield
> le portrait de Caleb Yood sur Edge of Frame
> le site du collectif HUT

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