de Paul Wells
Éditions Pyramyd – 2010 (Ed. originale : 2004)
196 pages
ISBN : 978-2-35017-167-8
Sommaire :
• Introduction
• Principes clés et procédés
• Applications et résultats
• Contextes
• Annexes
Si vous êtes un peu observateurs, vous aurez constaté que la plupart des ouvrages chaudement recommandés dans ce blog, en particulier ceux qui ont pour vocation d’expliquer et de stimuler la pratique des arts qu’ils promeuvent, sont d’origine anglaise. Ce n’est absolument pas un hasard. Que ce soit en matière de design graphique, d’illustration, de dessins animés, la Grande-Bretagne reste le terrain privilégié des créatifs et des passeurs d’images. L’ouvrage signé Paul Wells s’intègre dans cette veine, où il ne s’agit pas seulement de s’enthousiasmer sur la production des meilleurs représentants d’un mode d’expression artistique, mais de dévoiler simultanément les principes élémentaires, les aspects techniques, les expériences de terrains, les maîtres méconnus, la parole d’expert et le contexte professionnel.
Vous serez donc servis avec cet opus de la formidable collection « Les Fondamentaux » édités en France par les éditions Pyramyd.
Simple d’accès, hyper-documenté, pointu mais pas élitiste, utile aux autodidactes comme aux professionnels, bref incontournable.
Personnellement, j’ai été sensible à la présence d’artistes discrets dans ce genre de littérature et néanmoins majeurs (Yamamura, Kranot, Landreth, le collectif Shynola) et notamment à un mini-débat (bien que légèrement obsolète) sur la pertinence de la technique d’animation Flash pour une pratique intuitive du cinéma image-par-image. Presque mot pour mot, j’ai retrouvé les arguments entendus lors d’une conversation récente (fin 2012) avec Benjamin Renner, lequel venait de réaliser un premier long métrage prometteur adapté de l’œuvre de Gabrielle Vincent Ernest et Célestine. A l’évidence, les graphistes eux-mêmes n’ont pas encore bien compris tout le potentiel de ce logiciel (que d’aucuns ont déjà enterré) en matière d’images mouvantes. Tant pis pour eux !
J’ai aussi beaucoup apprécié les inserts récurrents soulevant tantôt les compétences connexes propices à la maîtrise de certains aspects, précis ou génériques, de la réalisation d’un film animé, tantôt les alternatives aux standards courants. C’est tout sauf anecdotique, si l’on considère, comme je l’écris souvent, que le cinéma d’animation est l’unique forme d’art qui ingère, digère et nourrit l’ensemble des pratiques artistiques existantes, qu’il est accessible par de multiples voies, qu’il est l’art du XXIe siècle par excellence, ni plus, ni moins.
Voici l’un de ces encarts. Celui-ci résonne comme une profession de foi, sinon comme le socle commun d’un programme d’enseignement idéal :
Tradition et modernité (page 157)
« Les candidats à l’animation devraient adopté à la fois la tradition (connaissances et compétences apprises par des réalisations et expériences sur le terrain) et la modernité (les approches les plus à jour, les technologies de formulation et les moyens de créativité).
Quels astuces permettant d’accomplir cela :
– regarder et participer à autant de films animés de style ou d’époques différentes que possible,
– lire des documentaires historiques, critiques et techniques traitant de l’animation depuis une échelle de disciplines,
– utiliser les publications d’intérêt général et Internet pour glaner des informations,
– assister à des conférences, des événements et des festivals sur l’animation. »
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