Le réseau de salles indépendantes de Normandie, MaCaO, organise une tournée « Clap ou pas Clap » de 14 dates (ci-dessous) autour le premier long métrage réalisé en 1979 par Hayao Miyazaki, Le Château de Cagliostro.
Chaque séance propose, après la projection du film, un échange ludo-interactif avec les publics – enfants, ados, adultes – présents.
L’objectif de ces échanges est double : éduquer aux images sans en avoir l’air et engager des discussions autour de thématiques culturelles connectées à l’œuvre visionnée.
Cette année, nous évoquerons la question de l’adaptation d’un registre artistique à un autre, en l’occurrence des bandes dessinées au film de dessins animés.
Le Château de Cagliostro est un exemple parfaitement réussi d’interprétation libre d’une série graphique pour adultes en un univers audiovisuel « tout public » devenu « culte » (le mot est pesé) grâce à l’association de deux génies : un maître du cinéma et son mentor.
En effet, c’est sous la houlette de Yasuo Ôtsuka (figure centrale du film d’animation japonais) et de son disciple, Hayao Miyazaki, que les personnages irrévérencieux d’une série de bandes dessinées circonscrite aux frontières du Japon sont devenus des archétypes adulés dans le monde entier.
Il aura fallu 40 ans pour qu’un distributeur français ose exploiter le premier long métrage de Hayao Miyazaki en salles de cinéma !
Il aura fallu 25 ans au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême daigne honorer le génie de la mangaka Rumiko Takahashi, dont les œuvres traduites sont publiées en français depuis 1995 ! On appelle cela poliment un retard à l’allumage.
Mais, mieux vaut tard que jamais… C’est donc avec un enthousiasme non feint que je commencerai dès demain à accompagner ce formidable long métrage – comique/romanesque/fichtrement débridé (sans jeu de mot !) – qu’est Le château de Cagliostro. Parce qu’il le vaut bien.
Dates des séances « Clap ou pas Clap » 2019
Du manga aux dessins animés
Samedi 26 janvier – 14h : Le Café des Images / Hérouville Saint-Clair (14)
Vendredi 15 février – 14h : Les Long Court / Coutances (50)
Samedi 16 février – 14h30 : Le Donjon / Bricquebec-en-Cotentin (50)
Mercredi 20 février – 14h : Cinéma Paradiso / Aunay-sur-Odon (14)
Jeudi 21 février – 14h30 : Le Normandy / Thury-Harcourt (14)
Vendredi 22 février – 14h30 : L’Entracte / Falaise (14)
+ séance le même jour à 20h30 autour du documentaire consacré à Hayao Miyazaki, Never Ending Man
> présentation, décryptage et échanges avec le public
Lundi 8 avril – 14h15 : Le Basselin / Vire (14)> Festival du film jeune public « Jours de fête »
Mardi 9 avril – 14h : Le Rex / Villedieu-les-Poêles (50)
Mercredi 10 avril – 14h : Cinéma Gérard Philippe / La Ferté-Macé (61)
Mardi 16 avril – 14h : Cinéma Étoile / Mortagne-au-Perche (61)
Mercredi 17 avril – 14h30 : Le Foyer / Douvres-la-Délivrande (14)
Jeudi 18 avril – 14h30 : Le Rexy / Saint-Pierre-en-Auge (14)
Samedi 4 mai – 14h : Cinéma municipal / Condé-sur-Vire (50)
NB : Un quinzième séance s’est tenue à l’Espace Aragon de Oissel (76), le samedi 24 octobre 2020 à 14h30.
Le mystère de l’affiche alternative
A l’issue de chaque séance de cette tournée, j’ai pu faire gagner à quelques spectateurs des DVD du film (offert gracieusement par l’éditeur Kaze) et des posters reprenant l’affiche alternative originale du film. Celle-ci arborait une illustration promotionnelle ciblant indiscutablement le public adulte. Je me suis posée pas mal de questions quant au sens et à la raison d’être de cette composition anarchique et quelque peu déconnectée du film. Spontanément, j’ai pensé qu’elle avait pu tromper un tant soit peu les fans du Lupin « canal historique », jusqu’à ma découverte d’un dessin signé Mort Drucker. Ce caricaturiste américain qui a fait les grandes heures du magazine MAD, décédé en avril 2020, était l’une des principales influences graphiques revendiquées par Monkey Punch, auteur de Lupin III. Yasuo Ôtsuka et Hayao Miyazaki, eux aussi très influencés – on le souligne rarement – par les cartoonists de presse étatsuniens (McCay, Verbeek, Feininger, …) ont réalisé ici un subtil hommage à Mort Drucker.
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