Numéro 67 de la Revue Eclipses – 2020
Coordination : Roland Carrée
168 pages
ISBN : 979-10-94110-12-6
Présentation de l’éditeur
Connu pour avoir participé de manière considérable, avec son premier long métrage Kirikou et la Sorcière (1998), à un véritable essor du cinéma d’animation français, Michel Ocelot est actif dès les années 1970, ses premières séries (Gédéon, 1979 ; La Princesse insensible, 1983 ; Ciné Si, 1989…) et courts métrages (Les 3 Inventeurs, 1980 ; La Légende du pauvre bossu, 1982 ; Les Quatre Vœux, 1986…) mettant déjà en lumière sa grande sensibilité d’artiste et de technicien. Ses œuvres raffinées et délicates, réalisées en alternance pour le grand écran (Azur et Asmar, 2006 ; Dilili à Paris, 2018…), la télévision et d’autres supports encore, confirment son attachement pour les contes et légendes, les arts du monde ainsi que les techniques d’animation simples, variées et peu onéreuses – dont ces fidèles silhouettes noires dont il se fera jusqu’à aujourd’hui une régulière marque de fabrique.
En véritable orfèvre de l’image animée, Ocelot orchestre ses films avec une précision et une authenticité extrêmes accordées aux décors et à la symbolique des récits et de la mise en scène, qui vont à l’encontre de bien des facilités. En éternel amateur, il s’approprie nombre de techniques, du papier découpé à la prise de vue réelle en passant par l’image de synthèse et le relief – s’autorisant de temps à autre des incursions dans des formats plus insolites (le clip vidéo Earth Intruders, 2007 ; le court métrage d’art vidéo Pablo Paris Satie, 2020…) –, pour les adapter harmonieusement à son univers visuel ainsi qu’à ses thèmes favoris axés notamment sur l’universalité des cultures et sur des personnages de femmes et d’enfants forts et déterminés.
Ce volume d’Éclipses – le premier du monde francophone à lui être intégralement consacré – offre l’occasion de faire le point sur une œuvre de conteur exceptionnelle, riche et déterminante.
Sommaire :
Introduction
• “C’est du cinéma !” par Roland Carrée
I. Aux origines
• La fabrique des inventeurs par Jim Martin
• Un anti-manifeste ? (Les Quatre Vœux, 1986) par Xavier Kawa-Topor
• Réinventer l’espace des silhouettes par Louise Van Brabant
II. Aux bouts des contes
• Contes de la métamorphose et métamorphoses du conte par Jean-Baptiste Renault
• Kirikou et les contes et les corps (Kirikou et la Sorcière, 1998) par Célia Sanchez-Collier
• Finir en beauté : le happy end de Carole Wrona.
III. Au métissage des arts
• Voyage à travers le décor par Damien Detcheberry
• Cinéma de la magie, magie du cinéma par Marion Poirson-Dechonne
• Déambulations architecturales, entre symétries et dissymétries (Azur et Asmar, 2006 et L’Invité aux noces, 2008) par Rabéa Ridaoui
• L’armée des ombres (Earth Intruders, 2007) par Nicolas Thévenin
IV. À la rencontre des cultures
• Des mythes aux films (Influences des récits de la Grèce antique) par Aurélie Bardin
• L’altérité arabo-musulmane ou le Soi et l’Autre par Rachid Naim
• Un film en forme de matriochka (Dilili à Paris, 2018) par Myriam Villain
V. Aux lendemains
« Explorer toutes les formes » (Entretien avec Michel Ocelot) par Boris Henry