Le peintre russe Kon Trubkovich est arrivé aux États-Unis au tout début des années 90, c’est-à-dire pile au moment où la « Guerre Froide » prenait officiellement fin, où l’URSS implosait lamentablement, laissant la Russie débridée prendre à toute berzingue le virage néo-libéral qui a fait d’elle le beau désastre que l’on sait.
De fait, lorsque l’artiste s’empare, dix ans après son éradication définitive, de la figure cathodique de Ronald Reagan, aussi mauvais acteur que président et chantre de l’impérialisme sauvage (1981-1989), dans une série de représentations picturales d’une continuité fragmentée (le discours de la Porte de Brandebourg en 1987 au cours duquel il appela son homologue soviétique à « abattre » le mur de Berlin), lesquelles convoquent aussi bien le pointillisme mathématique de Seurat que le photo-réalisme dégradé de Richter, le résultat remue le dépôt nauséabond qui s’est accumulé au fond du lit de la mémoire collective, sous des strates et des strates de discours vides de sens, de slogans publicitaires et de blah blah médiatique recouvrant les résidus de souvenirs des véritables origines du Mal.
La galerie OhWow (L.A) a la merveilleuse idée d’exposer l’intégralité de cette série intitulée « Frozen Conflict », jusqu’au 14 février dans une seconde exposition en solo de Kon Trubkovich.
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