Le dernier vidéo-clip (ci-dessous) réalisé par Maxime Causeret, motion designer français installé à Melbourne, nous rappelle à quel point l’animation procédurale (ou “algorithmique”) est en passe de devenir l’un des médiums dominants de la création artistique du 21e siècle. Pour le dire autrement, l’art numérique s’appuyant sur le code informatique pour générer des systèmes dynamiques plus ou moins sophistiqués, tout en y intégrant les notions improbables de “chaos” et de “hasard”, se transforme lentement mais sûrement en “art plastique” ouvrant quantité d’horizons graphiques et narratifs littéralement vertigineux.
Que cet énoncé péremptoire vous laisse sceptique ou non, je ne saurais trop vous recommander, pour bien commencer l’année, la lecture de la thèse de Maxime Causeret, (thèse de 330 pages et néanmoins très accessible, soutenue en 2013) intitulée “Peindre avec des matières dynamiques : les systèmes procéduraux pour la création et l’expérimentation artistique ».
Allez, juste l’introduction… A coup sûr, elle vous donnera l’envie d’explorer le sujet en profondeur. Et vous ne le regretterez pas.
D’une part, vous réaliserez vite que les technologies de rendus procéduraux pullulent dans notre paysage audiovisuel courant sans que nous en ayons conscience. Car depuis que l’ordinateur est suffisamment démocratisé et performant, c’est-à-dire apte à entrer dans des processus de production à moindres coûts, les images de synthèse dans leur quête éperdue de mimétisme de la réalité physique exploitent abusivement l’animation algorithmique pour reproduire de manière photoréaliste des effets de matière (pluie, mer, nuages, explosions, mouvements de foules, textures organiques/végétales/minérales, mécanique des fluides, nuées de particules, etc.) extrêmement complexes à reconstituer car précisément impactés par le hasard et le chaos.
D’autre part, vous serez rassurés – si besoin était – en constatant que ces technologies sont progressivement détournées de leur fonctions commerciales premières pour nourrir un champ d’expérimentations fascinantes, voire une synthèse de toutes les formes de création artistique existantes. Ni plus, ni moins.
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