Quelques suggestions pour sortir l’animation de son ghetto infantilisant et infantilisé

 

Durant les prochaines Assises du cinéma d’animation organisées conjointement, ce mercredi 1er octobre 2025 au Forum des Images (Paris), par l’Association Française du Cinéma d’Animation (AFCA), le syndicat des producteurs de films d’animation AnimFrance et le Syndicat des producteurs Indépendants (SPI), sera notamment débattue la sempiternelle question du déplorable maintien, dans l’inconscient collectif, de la création animée dans le sous-registre de la production d’œuvres exclusivement destinées aux jeunes publics.

Sans prétention d’y répondre à moi seul, je me risque à suggérer quelques pistes de réflexion qui cependant ont peu de chances d’être posées sur la table au Forum des Images :
• Et si on ne laissait plus passer les approximations et autres raccourcis fainéants répétées à l’envi par les journalistes culturels lorsqu’ils se risquent à promouvoir une œuvre animée ?
• Et si les industriels de l’animation productiviste (adhérents majoritaires d’AnimFrance) arrêtaient de cautionner la mal-bouffe et l’industrie du jouet en plastoc en aseptisant et en stéréotypant leurs récits et leurs personnages pour ne pas froisser les annonceurs, majoritairement industriels de la mal-bouffe et du jouet en plastoc ?
• Et si les diffuseurs d’animation (chaînes de tv en tête) se décidaient vraiment à répondre à la demande croissante des publics pour les récits « adultes », c’est-à-dire pas seulement des « capsules » cachent-misère, rigolotes, mollement progressistes, faites pour s’adapter à la regression cognitive des bloqué·e·s du smartphone ?
• Et si les producteurs eux-mêmes – dans leur écrasante majorité – ne se compromettaient plus dans le conformisme le plus pathétique par manque de conviction et/ou de courage ?
• Et si les scénaristes d’animation – majoritairement échoués là par nécessité alimentaire – se décidaient à ne plus abêtir leurs récits pour alimenter la nunucherie pseudo-poétique ambiante ?
• Et si les auteurices cessaient de se regarder le nombril en polluant le paysage animé de film egocentrés – sur le fond et/ou la forme – et neurasthéniques à souhait ?
• Et si on apprenait tous les registres de l’humour – y compris le plus provocateur – dans les écoles d’animation, et pas uniquement le burlesque bon enfant ?
• Et si le microcosme professionnel de l’animation auteuriste se prenait un peu moins au sérieux ?
• Et si on regardait avec moins de condescendance les grandes productions étasuniennes, britanniques, japonaises pour s’inspirer de leur audace en matière d’animation pour adultes ?
• Et si on réactivait la cosmopompe ?

anima