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Cinéaste français (1929 – 2004)
Filmographie
Peintre, sculpteur, écrivain, enseignant, René Laloux est coupable de films majeurs dans l’histoire du cinéma d’animation français.
> film non-animé
Les dents du Singe, court métrage (1960)
Les temps Morts, court métrage (1964)
Les escargots, court métrage (1965)
La planète sauvage, long métrage (1973)
Le jeu, court métrage (1975)
La maîtrise de la Qualité, court métrage (1984)
La prisonnière, court métrage (1984)
Gandahar, long métrage (1987)
Comment Wang-Fô fut sauvé, court métrage (1987)
L’œil du loup, téléfilm achevé par Hoel Caouissin (1998)
Un entretien trop court où l’on retrouve sa lucidité et son franc-parler :
Une phrase de lui qui m’accompagne : « Prend la main du petit garçon que tu as été et guide-le comme ton fils. »
(in « Au secours ! … je suis né », Ed. Les nuits rouges, 2000)
C’est vous dire…
J’ai rencontré René Laloux une première fois dans son appartement parisien pendant l’été 1996 pour l’enregistrement d’un entretien destiné à une diffusion dans l’émission de radio hebdomadaire, « Anima », que je venais tout juste de lancer. L’interview a fait l’objet d’une publication dans la revue universitaire de cinéma Eclipse un an plus tard.
Quelques heures avant de rencontrer le cinéaste, j’avais enregistré un entretien avec Thierry Steff (Dreamland Editions), lequel m’a remis un exemplaire du livre « Ces dessins qui bougent ». Ouvrage que je n’avais donc pas lu en arrivant chez René Laloux.
Celui-ci m’a accueilli dans son salon envahi par un nuage de fumée de cigare. Sur la table, une peinture en cours d’exécution m’a immédiatement fait penser aux « célibataires » du « Grand Verre » de Marcel Duchamp, œuvre qui m’avait passionné pendant mes études aux Beaux-Arts.
René Laloux a un peu râlé dans sa moustache lorsque je lui ai avoué que je n’avais pas encore ouvert son livre. Puis, les questions s’enchaînant, sur ses films, sur l’état de l’animation française, sur ses projets, sa peinture, je suis reparti dans mes pénates comme un mauvais élève vexé par les remontrances de son instituteur.
Un an plus tard, je suis revenu vers lui pour l’inviter à une « carte blanche » en sa présence dans une salle de cinéma caennaise.
Au programme, excusez du peu : Comment Wang-Fô fut sauvé de René Laloux (son dernier court métrage), Le conte des contes de Youri Norstein, L’homme qui plantait des arbres et Crac de Frédéric Back. Et en bonus-surprise, Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki, projection qui constituait une avant-première nationale deux ans avant sa sortie officielle grâce à un heureux concours de circonstances qui m’a permis de sortir exceptionnellement la copie 35mm qui dormait sur les étagères de Canal+.
Autant dire que je me suis rattrapé à ses yeux, d’autant que la séance était comble et que nos échanges avec les publics étaient très riches. Nous nous sommes quittés en très bons termes.
Je l’ai recroisé un an plus tard à Annecy où nous avons visité ensemble l’exposition consacrée au film de Jean-François Laguionie, Le château des singes. Il n’était pas tendre avec cette œuvre ratée à tous points de vue. Peut-être exprimait-il une certaine rancune personnelle face à la débauche de moyens dont avait bénéficié ce long métrage pour le résultat que l’on sait. Il m’a appris ce jour-là qu’une certaine franchise pouvait aider la promotion du cinéma d’animation. J’ai adhéré pleinement et adhère encore à cette idée.
Quelques mois avant son décès, j’ai eu la belle surprise de trouver dans mon courier une carte d’invitation au vernissage d’une exposition de ses peintures. L’une des quatre images du recto de cette carte représentait la peinture qu’il exécutait chez lui lorsque je suis venu l’interviewer.
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