Parmi les belles découvertes offertes par la compétition de courts métrages du festival d’Annecy 2019, Le pont sous la pluie et le vent de Di Liu annonce l’arrivée en force imminente des productions chinoises dans le registre du film de marionnettes animées à visée internationale.
On le sait, ce dernier est principalement monopolisé ces dernières décennies par quelques acteurs nord-américains, britanniques et franco-suisses. Les japonais s’y engageant peu, les russes et les tchèques ayant laissé peu à peu leur grande tradition en la matière s’éclipser sans bruit, un vaste segment de marché reste à conquérir, tout en y insufflant un renouveau formel. Lequel aurait le salutaire avantage de contrebalancer un modèle occidental qui, de Laïka à Aardman en passant par Tim Burton et Wes Anderson, se conforte chaque année un peu plus dans une caricature – narrative et visuellement tape-à-l’œil – de lui-même.
Attention donc à ne pas sous-estimer les images de production, empreintes d’un certain sensationnalisme immature, du film très référencé de Di Liu ! Elles témoignent de l’hyper-créativité de l’animation chinoise, déjà très nettement perceptible dans le court métrage ciné-graphique et l’art interactif, laquelle s’apprête à déferler sur nos écrans, non comme un “péril jaune” à craindre, mais telle une bourrasque pluvieuse et rafraîchissante, telle une averse purifiante sur un vieil édifice en bois vermoulu.
Du moins, espérons-le.
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