de Xavier Kawa-Topor et Philippe Moins
Éditions Capricci – 2020
412 pages
ISBN : 979-10-239-0308-9
Épais, richement illustré, vulgarisateur, cet ouvrage est présenté – à raison – comme le premier livre en français entièrement consacré à l’histoire du cinéma d’animation de marionnettes, registre résumé par l’anglicisme peu explicite de prime abord de « stop motion* ». Ce beau livre écrit à quatre mains balaye de manière quasi-exhaustive plus d’un siècle de production internationale, en éclairant au passage l’œuvre de cinéastes souvent survolée, voire éludée, dans les panoramas du même type. Charley Bowers, Lou Bunin, Claude Missone, Kurt Weiler, Bruce Bickford, Jin Xi, Tadahiro Mochinaga parmi les plus célèbres de ses « oubliés réguliers ».
Quatrième de couverture
Placé sur le devant de la scène par Tim Burton (L’Étrange Noël de monsieur Jack), Nick Park (Wallace et Gromit) ou Wes Anderson (Fantastic Mr. Fox), le stop motion repose sur une technique simple et mystérieuse à la fois : elle consiste à donner l’illusion du mouvement et de la vie à des objets, des jouets, des marionnettes articulées, des figurines de pâte à modeler filmés image par image. Des géants venus de l’Est, Ladislas Starewitch, George Pal, Jiří Trnka, l’ont porté à ses sommets. Il a conquis les États-Unis, le Japon et la Chine, a contribué à l’âge d’or des effets spéciaux, de King Kong à Star Wars, et s’est invité aux riches heures de la télévision. En ouvrant le cinéma d’animation à la troisième dimension, il a préparé la voie à Toy Story avant qu’une nouvelle génération de réalisateurs, séduite par son côté « fait main », le plébiscite à son tour et le réinvente. De Georges Méliès à Michel Gondry, de Jason et les Argonautes à Ma vie de Courgette, ce livre est le premier à dresser un panorama historique, esthétique et technique aussi complet de ce continent méconnu du 7e art. Il s’adresse aussi bien au spécialiste qu’au cinéphile curieux.
* Quel dommage d’avoir supprimé le tiret de « stop-motion » ! Il permet pourtant de comprendre un tant soit peu le sens quasi-oublié de cette formule. A savoir, l’injonction de l’animateur à son opérateur-caméra à chaque prise d’image lors du tournage d’une séquence animée. Autrement dit, avec les mots du cinéaste-animateur anglais Barry JC Purves (in « Stop-Motion« ) : « Le mouvement est créé lorsque la caméra est arrêté. Il s’agit d’ailleurs d’un paradoxe d’autant plus intéressant si l’on considère que ce mouvement est une pure illusion.«
Sommaire
Introduction
L’INVENTION
1. Les pionniers à la découverte de l’espace
Georges Méliès, Arthur Melbourne-Cooper, Segundo de Chomón, James Stuart Blackton, Émile Cohl, Wallace McCutcheon, Walter R. Booth, Giovanni Pastrone, Alexandre Shiryaev, Ladislas Starewitch (période russe)…
2. Heurs et malheurs des premiers films en pâte à modeler
James Stuart Blackton, Willie Hopkins, Helena Smith Dayton,Dave et Max Fleischer, Buster Keaton, Virginia May, Willis O’Brien, René Bertrand et Jean Painlevé…
3. Charley Bowers, le chaînon manquant
4. Ladislas Starewitch, le premier maître du stop motion
La période française de Starewitch, Raymond Galoyer, Albert Mourlan, Bogdan Zoubowitch, Alexandre Alexeieff et Claire Parker
L’ÂGE CLASSIQUE
5. Quand le stop motion s’affirme en Europe
Len Lye, Oskar Fischinger, Lou Bunin, Charley Bowers, Joseph Losey, Alexandre Ptouchko, les frères Diehl, George Pal, Joop Geesink, Claude Misonne…
6. Prémices d’une école tchèque
Karel et Irena Dodal à Prague, Hermína Týrlová, Karel Zeman à Zlín
7. Les maîtres tchèques : Jiří Trnka et Břetislav Pojar
Jiří Trnka, Břetislav Pojar, Jiří Brdečka, Václav Bedřich, Stanislav Látal.
8. Quand l’Est se convertit au stop motion
Eugène Migounov, Vladimir Degtyaryov, Roman Katchanov, Elbert Tuganov, Arnold Burovs, Włodzimierz Haupe, Halina Bielińska, Günter Rätz, Kurt Weiler…
9. En Chine : le stop motion aux Studios d’art de Shanghai
Wan Chaochen, Jin Xi, Yu Zheguang, Zhang Chaoqun, You Lei, Xu Jianfang…
10. Au Japon : Mochinaga et ses disciples Kawamoto et Okamoto
11. L’âge d’or des effets spéciaux
Willis O’Brien, Ray Harryhausen, George Pal, Phil Tippett,Alexandre Ptouchko, Karel Zeman…
12. La télévision arrive…
Art Clokey, Arthur Rankin Jr. et Jules Bass, Oliver Postgate, Roberta Leigh, Gerry Anderson, Gordon Murray, Serge Danot, Albert Barillé, Heinz Schröderet Friedgard Kurze, Günter Rätz, Lubomír Beneš, Rodolfo Pastor, Otmar Guttmann, Robert Browning, Bridget Appleby, Brian Cosgrove et Mark Hall, Francis Vose…
ESPACES DE LIBERTÉ
13. Expériences françaises
Walerian Borowczyk, Piotr Kamler, Robert Lapoujade, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, Olivier Gillon, Guy Jacques, Jean Manuel Costa…
14. Jan Švankmajer, alchimiste des rêves
15. L’Est en quête de liberté
Kurt Weiler, Vadim Kourtchevski, Roman Katchanov, Garri Bardine, Nina Shorina, Stanislav Sokolov, Jiří Barta, Ferenc Cakó, Boyko Kanev…
16. Le come-back de la pâte à modeler aux États-Unis
Bruce Bickford, Suzan Pitt, Bob Gardiner, Will Vinton, Barry Bruce, Joan Gratz, Mark Gustafson, Doug Aberle, Travis Knight…
17. Aardman et le renouveau de l’animation britannique
Peter Lord, David Sproxton, Nick Park, Richard Goleszowski, Barry Purves, Dave Borthwick, Deiniol Morris et Michael Mort, Darren Walsh, Sarah Ann Kennedy…
18. Les frères Quay : le musée des vies oubliées
FAIT MAIN ET HAUTE TECHNICITÉ
19. Aardman à l’abordage des longs
Nick Park, Steve Box, Peter Lord, Richard Starzak, Jeff Newitt, Mark Burton…
20. Générations stop motion : de 1990 à nos jours
Tim Burton, Henry Selick, Wes Anderson, Mark Osborne, Charlie Kaufman, Duke Johnson, Tatia Rosenthal, Claude Barras, Chris Butler, Sam Fell, Graham Annable, Anthony Stacchi, les frères Guillaume, Vincent Patar et Stéphane Aubier, Mats Gorud…
21. Innovations en court
Riho Unt, Bruno Collet, Adam Elliot, Juan Pabo Zaramella, Pjotr Sapegin, Suzie Templeton, Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, PES, Izabela Plucinska, Niki Lindroth von Bahr, Emma De Swaef et Marc James Roels, Cristóbal Leon et Joaquín Cociña, Michel Gondry…
Abécédaire du stop motion
L’explication des techniques évoquées dans le texte, sous la forme d’un abécédaire.
En-tête : Dcera (Sa Fille) de Daria Kashcheeva (2019)
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